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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 20:49

Parmi ceux que l’on qualifie de sages ou d’éveillés, nombreux sont ceux qui insistent sur le fait que ressasser le passé, se remémorer des faits douloureux sont des attitudes à bannir. Les douleurs constituent des égrégores qui nous affectent ; vivre dans le souvenir de ce qui fut source de malheur rajoute de l’intolérable à la souffrance.

Et bien non seulement ils ont raison mais en plus cela n’a même pas valeur de leçon !

Regardez la soirée électorale, et vous verrez !

Ça sert à quoi de commémorer les armistices, la libération des camps de concentration.

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Ça sert à quoi le devoir de mémoire ?!

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La Shoah, la Retirade, cela a-t-il vraiment un impact sur les consciences quand il s’agit de mettre un bulletin de vote dans l’urne ?

Les médias nous montrent des personnes âgées qui ont pourtant connu 39-45 et justifient leur vote rejet, ont la haine de l’autre !

Des jeunes qui ont pourtant monté avec leurs enseignants, il y a peu d’années encore, des projets pédagogiques témoignant des horreurs du fascisme, des atrocités nazies mais qui ont la peur de l’autre chevillé au corps et au cœur !

 

Non, vivre dans le passé, le faire revivre sans cesse, ne sert strictement à rien si ce n’est rajouter du malheur à plus ou moins long terme !

 

Do

 

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 15:57

P1020516-copie-1.JPG    

Voici un texte trouvé au cours d’une de nos visites en Périgord, dans la maison Reignac, très exactement, une intéressante maison forte troglodytique. Il y a fort à parier que si ces évènements se produisaient aujourd’hui, les météorologues du monde entier lanceraient un cri d’alarme unanime : comme prévu, comme annoncé depuis des années, nous voilà entrés dans une nouvelle aire glaciaire !

   Comme quoi une année peut être exceptionnellement mauvaise, un hiver particulièrement rude, un printemps redoutablement humide, un été d’une épouvantable sécheresse, sans qu’il faille pour autant crier au réchauffement climatique…  Cela arrive, c'est tout. (Et, de même , ce n'est pas parce que nous avons eu un hiver doux qu'il nous faudra forcément le payer par un printemps glacial, comme nous n'arrêtons pas de l'entendre dire en ce moment; c'est agaçant, les oidseaux de mauvais augure, à la fin!) En tous les cas, si vous passez en Périgord, ne manquez pas de faire un détour par la maison Reignac! Bonne visite, Fredo.

 

  P1100140

La maison forte de Reignac

 « Alors que les derniers jours de l’année avaient été doux, en 36 heures, une vague de froid extraordinaire s’abat sur la France du nord au sud. Le phénomène est si net et les témoignages si nombreux, que l’on peut connaître l’heure d’arrivée du gel, région par région. Il éclate en Périgord le 6 janvier 1709. Il marquera durablement les mémoires.

Cette nuit là, il fit un froid ahurissant, qui continua d’une manière surprenante jusqu’au 22 janvier. Le 11 de ce même mois, il tomba une énorme quantité de neige.

Le vin gelait dans les barriques, l’eau faisait éclater les ponts en fonte, les oiseaux ne trouvaient plus rien à manger, les lièvres et les perdrix périrent presque entièrement. Les vignes, les châtaigniers et les noyers, qui étaient le principal revenu en Périgord, étaient anéantis. Pommiers, poiriers, cerisiers et pruniers n’ont pas tous été détruits mais n’ont pas donné de fruits cette année là. L’air était si rigoureux qu’il fendait les plus gros arbres jusqu’au tronc en provoquant un bruit d’éclatement ressemblant à des coups de fusil.

Au bout de six semaines, le redoux va entraîner la débâcle des rivières, qui avaient toutes gelé sur une épaisseur de 14 à 15 pieds. Cependant la neige avait constitué une protection pour les végétaux. Avec la fonte, les terres étaient détrempées. Une seconde vague de froid arriva, les semis et les racines furent pris dans la glace et gelèrent irrémédiablement. Au printemps suivant, il s’abattit des pluies diluviennes ainsi que deux orages de grêle, l’un le 10 mai à 5h de l’après-midi puis un second qui emporta tout le reste le 31 mai à 4 h de l’après-midi. Pour parachever son œuvre destructrice, l’été sera excessivement chaud et sec.

Les conséquences seront immédiates sur l’alimentation ainsi que sur la santé. L’on assista à une extraordinaire flambée des prix, suivi de disette, épidémie et famine.

Le nombre de décès lié au froid cet hiver là, est de 45000 pour la France entière. »

Ref : art et histoire en Périgord noir n°110

 

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 21:17

Nous revoici de retour d’une virée au cours de laquelle nous avons rallié la Méditerranée à l’Atlantique via la Dordogne et le bocage vendéen où nous avons retrouvé nos amis Christiane et Vincent.

Une grande variété de paysages mais une constante : les chantiers !

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Une raison à cette activité frénétique : la proximité des élections municipales !

Et oui !

Comment faire pour ne pas perdre d’électeurs si ce n’est de réaliser en quelques jours tout ce est resté en « carafe » mais qui faisait partie des promesses électorales voilà presque 6 ans !

Nous avons eu notre lot de déviations mal balisées, voir pas du tout, de circulations alternées. Les abords des mairies bourdonnaient comme des ruches et à l’instar des butineuses, les employés communaux, gilets jaune fluo rayés de gris, s’afféraient dans les plates-bandes des parcs et jardins.

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Au moment où je vous écris la France est ripolinée, karchérisée …

Ça nous a fait doucement rigolé avec Frédo, ça nous a rappelé les conseils d’école lorsque le matin du jour J, les employés de mairie s’activaient à réparer, installer ce qui leur avait été réclamé, encore et encore depuis le précédent conseil !

On se marrait doucement en les regardant faire, c’était tellement prévisible, un scénario toujours répété.

La continuité quoi !

Au fait, vous ai-je dit le slogan de notre maire sortant ?!

Evoluer dans la continuité !

Et c’est bien ce qu’il fait car chez nous y’a pas eu de chantier !

Do

 

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 19:56

EN UN MONDE PARFAIT

Laura KASISCHKE

(Ed. Christian Bourgois, Paris, 2010)

 

« In a Perfect World »

(Ed. Harper Perennial, 2009)

en-un-monde-parfait.jpg 

  Le livre commence dans une grande banalité. Une histoire « à l’eau de rose » qui vire à l’acide.

  La vie de Jiselle ancienne hôtesse de l’air, trentenaire récemment mariée avec Mark un beau, brillant et riche pilote, veuf et père de 3 enfants, est ancrée dans un quotidien faussement lisse. Elle devient vite une « femme au foyer », dont la cohabitation avec les enfants de son mari est difficile. Son quotidien se complique un peu plus quand une mystérieuse pandémie s’abat sur les Etats-Unis ; Mark est bloqué en Allemagne. Jiselle est seule.

 Comme une parabole d’un monde qui part en vrille, le conte de fées tourne au cauchemar, mais c’est un révélateur pour Jiselle. Quel est « ce monde parfait » où règne la peur, la rumeur, le malaise ?

  Laura Kasischke nous distille, par petites touches, et avec une éblouissante justesse psychologique la lente évolution de Jiselle face à ses responsabilités.

 

Laura Kasischke est une écrivaine et poétesse américaine, née en 1961. « En un monde parfait » est son 7ème roman.

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 20:05

Nous connaissons depuis longtemps ce village perché en surplomb de Sournia mais jusqu’à présent nous n’y avions que fait halte au cours de découvertes dans les environs. Nous en avions même une fois de plus admiré hier le fameux pont « romain ».

Pont-romain-de-Campoussy--1-bis-.JPG

Aujourd’hui nous étions revenues décidés à découvrir le château de Palmes et la chapelle St Just distants du village d’environ 4 kms.

Ce château est mentionné dès le XIe siècle lorsqu’il fut « donné » à l’abbaye St Michel de Cuxa. Au XIVe siècle, il devint une seigneurie suffisamment importante pour que le seigneur de Palmes reçoive du roi de France le château de Quéribus en cadeau.

Nous savions que de ce château il ne restait plus grand-chose et qu’il se présente aujourd’hui sous forme d’une Maison Forte. Des traces de chemin de ronde, une tour carrée ayant fait office de donjon, des ronces, une plantation de jeunes cèdres aux environs ! nous nous réjouissions à l’idée de découvrir des vestiges architecturaux, un pan de notre passé.

 Campoussy-Chateau-de-Palmes--1-bis-.JPG

Pendant toute la durée de notre progression, nous avons eu en ligne de mire le fameux château, seule la chapelle restait hors de vue. Le paysage est vraiment grandiose, des chaos rocheux partout, une multitude de ruisseaux, une cascade de toute beauté en cette saison.

Et puis tout à coup, le château et une barrière. Un poteau tout les cinquante centimètres, même moins en certains endroits, un truc de fou.

barriere.JPG 

Nous avons vite compris qu’il y avait peu de chance que nous arrivions à découvrir cette maison forte. Restait la chapelle !

Et bien non ! Même barrière !

Nous avons commencé à rebrousser chemin puis ayant avisé un chemin sur notre gauche, nous l’avons emprunté pour tenter de surplomber le site. Pas de clôture, il semblait même possible d’approcher St Just. Des zones marécageuses, des traces de bulldozer, nous avons renoncé. Le coin semblait vraiment hostile.

Un randonneur, venu de Campoussy, a confirmé notre ressenti. Il y avait selon lui du chasseur dans le coup !

Nous sommes revenus dépités et en colère. En colère contre ceux qui ont installé ce panneau routier indiquant le château et la chapelle au départ de la balade. Infirmation mensongère.

De retour Frédo a sauté sur Google pour tenté d’en savoir plus sur ce site.

Et bien ce château n’a pas fini de faire parler de lui.

Un gros défaut !

C’est la fédération de chasse qui, récemment, a construit cette immense clôture infranchissable tout autour du château, de ses environs et placardé tous ces panneaux d'interdiction. On ne risque pas de passer à côté sans les voir !


Arrivee.JPG


     Frédo a même trouvé une mise en garde : « cette clôture est infranchissable sauf à vraiment insister ce que je vous déconseille ; quand une association de chasse de chasse met en place une telle barrière, vaut mieux pas aller voir dedans, c’est réellement dangereux ».

Sympa comme coin.

Peuplé par quoi, des sangliers ?!

Nous ne sommes pas particulièrement courageuses et il y a souvent un petit signal d’alarme qui s’allume en certaines circonstances et nous alerte, nous ne risquions donc pas grand-chose, mais des gamins, des ados !

JE HAIS LA CHASSE ET TOUT CE QUI VA AVEC !

Do

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 18:37

Au hasard d’une courte balade qui devait nous mener du lac de Vinça à la chapelle San Père de Belloch, nous sommes tombées sur ces panneaux qui, vous l’avouerez, ont de quoi surprendre !


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En soi, le premier se justifie pleinement puisque nous sommes en présence d’un lac de barrage

1.JPG

mais le second interpelle quand même, à vous de juger !

2.JPG 

Que sont-ils supposer faire dans l'eau puisque la baignade et le reste sont interdits ? 

A la poursuite de notre but, nous avons ensuite recherché le départ du sentier repéré comme de coutume par des marques jaunes. Si nous l’avons vite trouvé, là encore nous avons été plutôt étonnés par la signalétique.

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En conclusion je vous dirai que si l’envie vous démange d’aller admirer le Canigou du haut de ce « beau lieu », belloch en catalan, ne vous en privez pas, de chutes de pierres, point ! Do

 

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 18:46

Petit traité de vie intérieure

par Frédéric Lenoir

ed. PLON

 

Si comme moi vous avez été dégouté de la philo par vos profs de terminale, ce livre est pour vous !

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C’est avec une grande simplicité, mais en faisant souvent référence aux anciens, Socrate, Epitecte, Aristote, Montaigne… – que, du coup, vous regretterez sûrement de ne pas avoir lu… Mais il n’est pas trop tard ! – que Frédéric Lenoir nous présente en quelques pages le fruit de son expérience personnelle pour accéder au bonheur.  

 

« Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c’est passer de l’ignorance à la connaissance, de la peur à l’amour. »

 

 Emaillé de nombreuses citations, ce livre est une réflexion sur la vie et la mort, la connaissance de soi et des autres, l’amour, l’amitié, la religion, sans oublier l’humour. Je ne résiste d’ailleurs pas à vous en livrer un extrait assez réjouissant…

 

 

«  C’est l’histoire d’un rabbin qui sort de la synagogue et rend grâce à Dieu. Il le remercie…. Lui redit toute son adoration et toute la confiance qu’il place en Lui, et en Lui seul. Or, voilà que, plongé dans ses pensées, le rabbin tombe dans un ravin. Dans sa chute, il parvient quand même à s’agripper à une petite branche, mais celle-ci n’est pas très solide. Effrayé par le vide, il appelle à l’aide :

 

- Y’a quelqu’un ? Y'a quelqu’un ?

 

Seul le silence lui répond. Il crie encore quand une voix le fait taire. Une voix profonde, venue d’en haut. De très haut.

 

- Mon fils, j’ai entendu ton appel. N’aie aucune crainte et lâche cette branche. Mes anges vont te porter, te déposer doucement en bas de ce précipice.

 

Et le rabbin regardant à nouveau le vide sous ses pieds :

 

- Y’a quelqu’un d’autre ? »

 

 

 

Pas mal pour illustrer la problématique de la Foi, non ?

 

Fredo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                     

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                       

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 19:43

  

La voiture vient à peine de s’arrêter à sa hauteur que Pierre a déjà franchi la courte distance qui le sépare de la portière, côté passager. Jamais encore il n’avait fait d’autostop ! Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ! A peine le pouce levé et le voilà prêt à embarquer.

Sûr et certain que le jeune couple qui vient de le charger n’imagine pas que ce vénérable grand-père est un fugueur !

Serrant sur ses genoux sa sacoche en cuir, le voilà qui se répand en explications, que personne ne lui demande, puis aussi soudainement se ferme comme une huitre, concentré sur la prochaine étape de son équipée.

Déposé par chance au centre du village, il se hâte de gagner la consigne de la gare SNCF où l’attend déjà son bagage. Le cœur battant à tout rompre, il se dirige ensuite vers les bornes de compostage.

Finies les répétitions, voici la générale tant attendue.

Mais alors que depuis des jours il ne vit que pour ce moment, à l’instant où le train entre en gare une hébétude totale le saisit. Bousculé par un petit groupe de voyageurs, sa valise lui échappe. Il tente fébrilement de la récupérer quand une poigne ferme l’attrape par le coude. Une petite brunette vient de rattraper sa valise et d’autorité l’entraîne vers le train.

Quelques secondes plus tard, de la fenêtre du TER, il voit enfin s’estomper ce qui fut si longtemps son cadre de vie.

A 80 ans bien sonnés, il a pris le chemin de la liberté.

Que ceux qu’il laisse derrière comprennent ou non son choix n’a plus d’importance, le cauchemar de ces quelques mois écoulés appartient au passé.

 

Veuf depuis une petite année, il avait peiné à refaire surface. Celle qui partageait sa vie depuis tant d’années lui avait fait faux bond en quelques semaines lui ôtant le goût de vivre. Pourtant petit à petit il avait repris du poil de la bête, la solidarité du voisinage y étant pour beaucoup. Chacun s’était ingénié à ne jamais laisser passer une journée sans croiser sa route. Une pâtisserie dont on lui offrait une part, un prêt de livre sur un de ses sujets préférés, quelques fruits ou juste un moment de bavardage, comme ça, pour ne rien dire …

A son insu, il avait repris ses habitudes se laissant même séduire par ce qui auparavant était le domaine de sa femme, l’informatique !

Il bricolait ici ou là pour les voisins qui en retour l’emmenaient faire quatre courses, mais son plus grand plaisir était de jouer la « nounou » pour les chiens du quartier. Il dépannait même pour plusieurs jours les familles qui ne pouvaient ou ne souhaitaient pas voyager avec leur animal.

Le ménage était son point faible et son plus gros défaut de se laisser submerger par les objets. A l’entendre tout était toujours comme neuf et pouvait servir. Allez comprendre pourquoi son aide-ménagère ne partageait pas son point de vue ? Par contre il était l’homme providentiel pour tous les bricoleurs du quartier.

 

Savoyard de naissance, Pierre avait quitté ses chers sommets, en pleine jeunesse, pour l’amour de Marie et cela faisait bien dix ans qu’il n’avait pas remis les pieds à Chamonix. Il avait encore quelques connaissances et depuis sa renaissance, l’envie de les retrouver le tenaillait. Il y avait cependant un gros obstacle à surmonter pour faire de son rêve une réalité, l’ingérence de ses enfants dans sa vie.

Pierre avait de plus en plus souvent la désagréable impression d’être redevenu petit garçon et admettait difficilement de vivre sous leur regard. Jadis fondé de pouvoir, il s’accommodait mal de leur intrusion dans ses affaires. Si encore ils avaient su répondre présent au moment où la solitude lui pesait le plus !

Et puis il y avait eu la visite de sa fille, un jour à l’improviste, une petite phrase lancée, comme cela, mine de rien.

Entrer en maison de retraite !

Et quoi encore ?!

Complètement chamboulé, il avait filé chez ses voisins où il se savait le bienvenu.

Comme d’habitude les Lauzet ne lui avaient pas fait défaut. Pratiques, ils l’avaient écouté puis l’avaient aidé à rechercher et lister ce qui indisposait le plus ses enfants. Un plan d’attaque avait été élaboré.

Cela avait commencé par un grand ménage côté jardin, histoire de soigner le décor, de gagner du temps. Le voisinage d’abord interloqué par cette soudaine activité, avait apporté son concours, participant activement aux rotations sur la déchetterie.

Ensuite pour l’aider à se protéger au mieux et vivre comme il le souhaitait, même fleurant les 85 ans, il en avait le droit, Pierre avait rencontré le notaire de ses voisins venu à leur domicile. Ce premier pas vers la liberté avait failli tourner court lorsque le fils de Pierre avait frappé à la porte des Lauzet inquiet de l’absence de son père. Gentiment sermonné, ils lui avaient rappelé que son père était un grand garçon et histoire de faire diversion les Lauzet inventèrent un bricolage bidon chez des relations communes.

Ce soir là, Pierre se coucha plus détendu, la donation de leur maison faite à leurs enfants du vivant de Marie, n’était pas un obstacle à son désir de liberté. S’il ne pouvait plus en disposer à sa guise, il en conservait la jouissance et l’usufruit. Occuper comme Perette à tirer des plans sur la comète, il se voyait déjà couler des jours tranquilles sans quiconque pour le surveiller, c’était sans doute prématuré !

Quelques semaines s’écoulèrent au cours desquelles Pierre commença à prendre discrètement ses marques. Ayant remarqué qu’à chaque visite sa petite fille faisait un tour sur son ordinateur, il s’était obligé à ne rien laisser traîner qui aurait pu trahir la nature de ses projets.

Dans la maison, en apparence le bazar régnait toujours, pourtant les placards s’étaient en partie vidés de leurs contenus, contenus qui s’entassaient dans une grange voisine.

Il y voyait plus clair, ses rêves prenaient corps.

Utilisant le Net pour prospecter, il avait opéré un premier tri et communiqué ses résultats aux chamoniards, mis dans la confidence. Ceux-ci l’avaient orienté vers une résidence dite « sécurisée » où l’un d’eux logeait déjà.  La liberté avec une solution de repli en cas de pépin.

 

Rassuré, ayant déjà sauté le pas dans sa tête, Pierre tardait cependant à arrêter une date pour son grand départ. Deux coups de semonce le réveillèrent brutalement.

Deux visites.

Une qu’il n’attendait plus, l’autre à laquelle il ne s’attendait pas !

Lorsque sa petite fille débarqua avec une galette le jour de l’Epiphanie Pierre tout ému cru qu’elle avait réalisé comme il s’était senti seul, jusqu’à ce que sans détour elle lui demande ce qu’il avait fait des bijoux de Marie.

Rangés, lui répondit-il !

Est-ce la sécheresse du ton qui la dissuada de persévérer, toujours est-il que la jeune femme, sitôt sa part de galette avalée réintégrait sa petite DS pressée sans doute d’aller relater ses déboires. Pierre fit de même et dans l’heure qui suivit, appelait ses amis savoyards pour connaître les éventuelles disponibilités en matière de location.

Une petite semaine plus tard, pas de déception mais après coup une énorme frayeur qui le fit réagir quasi immédiatement.

Le premier entretien avec le notaire de ses voisins lui avait permis de cerner les dangers qui pouvaient éventuellement fondre sur lui. La jeune femme lui avait relaté par le menu les avatars de clients victimes de mises sous tutelle abusives, souvent à la demande de familles pressées de récupérer des biens qu’elles convoitaient. S’il avait réalisé que sans illusion quant à la nature des sentiments qui agitaient bon nombre de ses clients elle se libérait de ses angoisses en lui dressant un tableau plutôt sombre de l’Humanité, il avait quand même reçu le message qu’elle tentait de lui faire passer.

Il s’était déplacé pour la revoir et avait suivi à la lettre ses conseils. Mandat de protection future, certificats médicaux attestant qu’il était sain de corps et d’esprit, changement de domiciliations bancaires ...

Tout était allé vite, l’étau se desserrait ! C’était du moins ce qu’il croyait jusqu’à ce 13 janvier où deux femmes sonnèrent à sa porte. Assistantes sociales, mandatées par le Conseil Général, elles intervenaient  à la demande de ses enfants inquiets pour leur père afin de procéder à un inventaire de ses besoins !

Interloqué, Pierre répondit néanmoins du tac au tac qu’il n’avait besoin de rien, hormis peut-être de les voir un peu plus souvent et tourna les talons. Elles lui emboitèrent le pas. Cherchant du regard où s’asseoir, le canapé étant encombré par un tas de linge à plier, à dessein, il les laissa se débrouiller, leur tournant ostensiblement le dos. Réalisant qu’elles allaient s’incruster, il leur approcha deux chaises mais pris la peine de terminer ce qu’il était entrain de faire à leur arrivée. Ensuite, leur faisant face, il attendit !

Il écouta en silence un bon moment décidé à leur river le clou à la première occasion. Celle-ci se présenta lorsque l’un des deux femmes lui demanda d’un air doucereux quel jour on était !

Il lui répondit mais continuant sur sa lancée leur demanda s’il n’existait pas d’autres tests plus fiables et moins galvaudés pour savoir si les gens chapeautaient ou pas !

La femme bredouilla une vague réponse et farfouillant dans ses documents embraya sur le chapitre santé. Subitement, Pierre sentit que la mesure était comble. Il allait leur coller la preuve sous le nez qu’il était en pleine forme et elles allaient aller se faire pendre ailleurs. Il avait à portée de main les certificats médicaux établis sur les conseils du notaire, attestant de manière irréfutable qu’il ne perdait pas ses boulons, il pouvait même leur en offrir une copie !

Cinq minutes plus tard, les femmes parties, il filait chez ses voisins pour leur raconter ce qu’il venait de vivre. Il ressortit de chez eux déterminé à filer à l’anglaise le plus vite possible, triste de constater qu’il ne pouvait attendre rien de bon de sa propre famille !

 

Epilogue

Dans le train qui l’emmène à grande vitesse Pierre écoute amusé la brunette lui raconter ses déboires amoureux, ses projets. Une diversion bienvenue car s’il sait pouvoir compter sur les « chamoniards », le constat est quand même amer.

Le ronron du train, la chaleur du wagon l’ont quelque peu engourdi, il se sent flotté puis aussi soudainement que la peine lui a noué le cœur, un soudain bien-être l’envahit … Marie ! Elle est là, il la voit. Sa tignasse brune, l’œil qui rit, pleine d’entrain comme jadis.

Avec la petite brune, la vie lui a rendu Marie.

Un joli clin d’œil pour lui montrer que rien ne finit, il suffit juste d’y croire.

Do

 

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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 20:04

Deux parutions et un auteur, Frédo !

Pour vous les présenter Frédo a demandé à 2 de ses lecteurs de bien vouloir écrire un texte de présentation pour chacun d’eux.

Elle a également réalisé deux vidéos que vous pourrez découvrir dans cet article en fin de chaque présentation.

 

 

LES MOUTONS NOIRS

 

 

 Les-moutons-noirs.jpg

 

Frédérique LONGVILLE

 

Editions lulu.com

 

2014

 

 

Se soumettre, c’est se renier !

Telle est la philosophie de vie que les « moutons noirs » de ce roman ont chevillé au cœur !

Vous n’en pouvez plus d’être sagement rangé dans votre tiroir ?

Vous n’en pouvez plus de plaire mais de vous déplaire ?

Ce livre est pour vous !

 

 Au gré de ses publications, ce roman ne fait pas exception, Frédérique Longville nous dévoile le regard sans complaisance qu’elle porte sur une société où l’amour de l’autre fait souvent défaut. Une société dont certaines institutions tendent à formater les individus pour mieux les utiliser et les écraser.

L’auteure témoigne dans ce récit, des actions que chacun de nous peut mettre en œuvre pour ne plus avoir à supporter ce qui ne lui convient pas.

Une réflexion très actuelle sur ce que chacun est prêt à entreprendre pour être en accord avec son « soi » profond.

Petit à petit, au fil du récit le lecteur se prend à croire que tout est possible dès lors que l’humain est la priorité. Se construire en étant convaincu que l’on peut enfin donner le meilleur de soi à la société sans avoir à abdiquer ce que l’on est.

Dans ce roman où comme d’habitude dame Nature a la part belle, vous vous laisserez séduire par cette philosophie de vie que Sophie et Martin souhaitent offrir à leurs enfants ; une vie en harmonie avec la nature où l’humain retrouve sa grandeur sans avoir à baisser les bras.

Comme moi, je suis prête à parier que vous n’aurez qu’une idée en tête le livre refermé, mettre vos pas dans ceux de ces moutons noirs et suivre les chemins de la simplicité volontaire qui fait la part belle à l’humain.

Anne Deschamps      

 

http://www.youtube.com/watch?v=H6_l78cVluo&feature=em-upload_owner

 

 

 

LES CAILLOUX SONT EN FLEURS

  

 

Les-Cailloux.jpg 

 

Frédérique LONGVILLE

 

Editions lulu.com

 

2014

 

  

 

  Vous connaissez cette expression «  les cailloux sont en fleurs » ?

Elle suggère un positionnement positif dans la vie : la vie est belle, si vous le voulez. Cette philosophie de l’existence est une élégance caractéristique,  personnelle et propre à l’auteur qui n’en est pas à son premier livre.

Celui-ci n’est pas un roman, c’est un témoignage, un témoignage beau, tendre et douloureux écrit après le décès – ou plutôt le départ vers la Lumière - de sa mère, Jeannine, à l’âge de 100 ans.

« Chère famille » écrit en 2010* était une forme romancée de l’histoire familiale à laquelle ce nouveau récit ajoute une page, et non la moindre ! Sans rien dévoiler du livre, on peut dire qu’il s’agit d’une relation privilégiée entre une mère et ses deux filles, et des deux sœurs entre elles.

Certes chaque famille connaît ses drames, seule la façon d’y faire face change. Au cœur du récit l’amour, la Nature et la force qu’elle donne, le goût de la liberté et l’exigence du courage.

 

  Frédérique Longville nous prend par la main pour nous amener à cette interrogation, clé de voute de son témoignage : Y a t-il une vie après la mort ? Pour elle, la réponse ne fait aucun doute, et si nous n’avons pas tous fait ce cheminement on peut la remercier de nous inciter à nous poser la question.

* Chère famille, Ed. Edifree, 2010

Michèle Pierrard

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=hQpBko4trZQ&feature=em-upload_owner

 

Un de ces livres vous intéresse ?

Plusieurs possiblilités :

A retirer à la bergerie au prix de 18€ pour les moutons noirs, 9€ pour les cailloux.

Expédiés chez vous aux prix de 20€ pour les moutons, 10€ pour les cailloux.                                                               

La TVA vous est offerte dans tous les cas !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 19:56

Venant de prendre connaissance d’un nouvel article du témoin en Guyane sur la pollution au mercure, que je vous invite à découvrir à votre tour en cliquant sur le lien suivant :

http://www.un-temoin-en-guyane.com/article-saint-valentin-offrez-un-bijou-et-122565283.html

je ne peux qu’ajouter ma voix à la sienne et celles de tous ceux qui comme lui s’indignent de voir qu’il y a vraiment deux poids deux mesures dans la manière de traiter les humains.

Le 18 janvier 2013, 130 pays ont adopté le premier accord mondial sur le mercure substance classée par l’OMS parmi les 10 produits chimiques extrêmement préoccupants pour la santé.

Il a été décidé que les produits contenant du mercure sont appelés à disparaître en 2020. Sachant que chaque pays à la possibilité de surseoir pendant 5 ans, renouvelables 1 fois, ce n’est donc qu’en 2030 que la mesure sera effective.

Comme par ailleurs l’interdiction d’extraire ce métal ne sera concrète qu’en 2025, le mercure n’a pas fini de faire des ravages dans tous les lieux où l’orpaillage, légal ou non, sévit !

Substance dangereuse sans doute mais pas encore assez face aux enjeux économiques pour que certaines grandes puissances signent ce traité !

Chine, USA, Canada, Inde, Brésil (d’où le problème guyanais) résistent et d’autres puissances ferment les yeux hypocritement.

Hypocrisie parce que par ailleurs dans de nombreux pays (y compris parmi ceux ayant refusé de signer le traité !) les autorités sanitaires se déchaînent contre les ravages occasionnés par le mercure dentaire. Le premier pays à être monté au créneau fut la Suisse, relayé par la Suède. Dans leur collimateur, tenez-vous bien, les crématoriums accusés de rejeter dans l’environnement cette substance hautement toxiques et d’exposer leurs employés à cette contamination majeure !

Du coup le 9 janvier 2014 il a été décidé qu’avant le 16 février 2018 tous les crématoriums de France devront être équipés d’un système de filtrage afin d’éviter de contaminer l’environnement avec des rejets toxiques, dont le mercure, la charge incombant aux communes.

Voilà, en Guyane, donc en France on intoxique, une partie de la population est tuée à petit feu et sans état d’âme alors que dans l’hexagone on surprotège.

Enfin, rions jaune, la mesure s’étendra peut-être aux crématoriums guyanais ?

Do

 

 

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