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13 avril 2014 7 13 /04 /avril /2014 17:42

Pour ne pas faire de jaloux j’ai choisi l’ordre alphabétique pour vous présenter ce trio. Marie-Laure est notre filleule, autant dire que nous sommes de vieilles connaissances, nous suivons le parcours de Fouzia, ex petite élève de Frédo, depuis maintenant 22 ans, Bianca est entrée dans notre vie en même temps que dans celle de Jeannine, aux Valbères.

Elles ont toutes trois une niaque d’enfer et outre le fait qu’elles sont de la même « cuvée » (1987 doit être un bon cru !) elles ont en commun de considérer la vie  avec Amour. Chacune à sa manière se donne à la Vie, leur empathie est formidable.

Leur appétit de vivre, leurs interrogations, leurs craintes sont à l’origine de cet article. Ecrit initialement à leur intention il peut sans doute vous intéresser, aussi, je vous le livre.

 sans-titre-copie-1.png

Ce n’est pas un scoop, nous ne sommes pas tous « égaux »  en matière de vocation. Certains ont très jeunes la révélation de ce qui sera leur voie, d’autres tâtonnent pendant que certains se laissent portés par les évènements.

Ces vocations sont les « missions de vie » vers lesquelles nous nous sentons poussés. Médecins, enseignants, agriculteurs, chercheurs, musiciens … il y en a pour tous les goûts. Cette passion qui nous anime et oriente notre vie n’est en général que la partie visible de ce que nous sommes venus accomplir.

Chacun de nous a plusieurs missions de vie, il suffit pour en être convaincu de regarder en arrière (ce qui est plus facile lorsque l’on commence à avoir de la bouteille !). Elles évoluent au cours de notre incarnation et si certaines sont faciles à découvrir, d’autres se révèleront au fil du temps, apparaissant souvent au hasard des évènements.

En ce qui concerne les vocations, certains ont la chance de concrétiser leur rêve d’enfant, d’autres manquent de l’opiniâtreté essentielle pour y arriver. Il y a également, c’est ce point qui m’intéresse particulièrement, ceux qui n’ont pas l’opportunité de réunir tous les éléments nécessaires pour atteindre leur but.

Il y a de multiples raisons à cela. Les situations culturelle, familiale ne sont pas toujours porteuses. Les facteurs politiques, économiques sont bien souvent des freins à l’épanouissement des personnes …

Parmi ceux qui peinent à se réaliser, tous les cas de figures sont possibles : certains reviendront à leur projet initial tardivement, d’autres choisiront une voie médiane, approchante.

Rien n’est vraiment écrit puisque nous avons notre libre arbitre mais connaître et réaliser au moins une de ses missions de vie est important non seulement pour notre épanouissement personnel mais aussi pour la société, pour l’Humanité.

Nous avons notre rôle à tenir dans cette vie et nous devons pour cela nous réaliser en tant qu’être humain, en étant honnête envers soi, les siens, la société !

Cela n’implique pas de tout accepter, de se soumettre, de se renier.

Nos familles nous aident parfois dans cette entreprise, l’Ecole le devrait, c’est en tout cas une de ses missions, mais c’est avant tout un combat individuel.

Ce qui est primordial pour arriver à se réaliser en tant qu’être humain, c’est avant tout de savoir que chacun est « UN » !

Et si chaque individu est unique, notre voie l’est donc aussi.

 

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En conséquence nous n’avons pas à nous laisser imposer un chemin dont nous ne voulons pas. Nous n’avons pas à vivre par procuration, à nous sacrifier pour qui que ce soit. Les rêves de nos parents ne sont pas les nôtres, nous n’avons pas à coller à l’image que la société, la famille se fait de nous. Le film « Guillaume et les garçons à table ! » est en cela une extraordinaire démonstration.

Il est légitime d’être SOI et de se sentir bien même si nous ne répondons pas aux normes édictées par la société. Tout est acceptable, dès lors qu’il y a de l’Amour.

Il n’y a pas de règlement, pas de règle !

La seule chose qui compte est d’habiter pleinement son âme, d’être dans le respect, la tolérance, le partage.

Un ami prêtre nous a dit un jour : « Dieu nous aime, il lui importe que nous soyons heureux ».

Ce n’est qu’en faisant ce qui est bon pour soi que cela est possible.

En plus, être heureux donne de la légèreté à la vie.

Le Monde en profite.

Pour être heureux, il faut s’aimer et pour s’aimer il faut être convaincu que l’on a légitimement droit à sa part de bonheur. L’une de nos trois petites jeunes nous écrivait très justement que pour pouvoir s’aimer il faut déjà sortir de la culpabilité, se pardonner ! Elle a tout compris !

Nous avons tous des choses (plus ou moins graves) qui nous empoisonnent la vie. Avoir agi de manière violente, avoir triché avec les sentiments, la vie, ne pas avoir su dire NON à un moment donné, ne pas avoir été là pour aimer, rassurer … nous les connaissons ces vieux démons qui de temps à autre refont surface et nous plombent.

Ce sont eux que nous devons envoyer au diable en nous pardonnant nos manquements car à l’instant où nous avons « fauté », c’était bien souvent la seule marge de manœuvre que nous avions.

Je me suis longtemps reprochée de n’avoir pas été aux côtés de notre père lorsqu’il est décédé. Puis un jour j’ai compris. A cette époque la mort me terrifiait, si j’avais été contrainte de l’assister, quel soutien lui aurais-je apporté ? Je n’aurais fait qu’ajouter ma peur à sa douleur, ma douleur à sa peur ! Je n’aurais pas pu être dans l’Amour. C’est en accompagnant Jeannine jusqu’au moment où elle nous a lâché ma main que j’ai réalisé ! J’avais grandi entre temps.

Chacun de nous a le droit et le devoir de couper avec amour tous les liens qui le relient à ce qui ne lui convient pas pour passer à autre chose ! Il faut le faire en remerciant pour ce qui nous a été donné par notre famille, la vie, la société (même imparfaite nous lui devons quand même des opportunités, des lois etc. dont nous avons pu ou su profiter).

Il faut s’accrocher à ce besoin d’être libre. Le processus peut-être long et douloureux mais c’est à ce prix que l’on conquiert l’Estime de soi ! La société mais aussi (et surtout) la famille ne se laissent pas facilement distancer. Le poids d’une culture est énorme à soulever, c’est un enfantement. Enfanter de Soi, enfanter d’un être libre de toute influence pour aller son chemin.

Avec le recul je suis convaincue que cette libération est nécessaire à la survie d’un individu, de l’Humanité.

Do

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10 avril 2014 4 10 /04 /avril /2014 16:58

 

BATAILLE DE CHATS

(« Rinas de gatos », Editorial Planeta, 2010)

9782021050646-1-.jpg 

Eduardo MENDOZA

(Ed. du Seuil, 2012 – traduction François Maspéro)

 

Où l’on se retrouve plongé dans le Madrid de 1936.

Où l’on apprend tout (ou presque !) sur Vélasquez.

Où l’on découvre que « los gatos » (les chats) est le surnom donné aux habitants de Madrid.

Où l’on comprend qu’être incollable sur le passé ne permet pas nécessairement de comprendre le présent.

 

Anthony Whitelands, anglais un peu naïf, expert en peinture espagnole du XVIIème débarque à Madrid pour estimer un tableau ; lui qui n’éprouve pas le moindre intérêt pour la politique se trouve balloté, au gré des manipulations d’un bord ou de l’autre, dans le tourbillon de l’Histoire.

 

De rebondissement en rebondissement, mêlant avec brio fiction et personnages réels, une touche de suspense par ci et pas mal d’humour par là, Mendoza nous tient en haleine dans ce roman formidable au style léger et enlevé.

A lire d’urgence si ce n’est déjà fait.

 

 

*Prix du meilleur roman des lecteurs du point 2013

 

Mi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 avril 2014 4 10 /04 /avril /2014 16:24

  Superbe randonnée ce mercredi, par un temps relativement estival, au départ des Cluses dans le massif des Albères. Une autre façon de découvrir le Perthus qui n’est pas l’endroit du département que nous préférons, loin s’en faut ! Mais les environs sont vraiment superbes.

Avant d’entreprendre ce petit périple, nous avions un peu craint les nuisances de l’autoroute A9. Mais si on le voit souvent,  et si on l’entend pas mal, les beautés du parcours font vite oublier ces petits désagréments.

 Garées à proximité de la mairie des Cluses, nous avons commencé par y faire une petite halte, afin de se faire remettre la clef de l’église St Nazaire, première étape du parcours, à une quinzaine de minutes du départ. De quoi alourdir sensiblement le poids du sac à dos, cette clef, vraisemblablement d’époque, doit mesurer quelques trente bons centimètres !   Les Cluses Panissars par Bellegarde (7) Sitôt parties, nous nous engageons sur un charmant sentier escarpé qui pénètre rapidement dans la forêt de chênes verts. Idyllique.

Nous parvenons bientôt aux premières ruines qui vont jalonner l’itinéraire, celles d’un fort romain qui chapeaute l’éminence du hameau des Cluses hautes.

Depuis toujours, le col du Perthus est une voie de passage entre la France et l’Espagne. Le fort de la Cluse Haute contrôlait le passage de la voie de crête et s’étendait d’est en ouest sur une longueur de 110 mètres et une largeur maximale de 35 mètres. De ce promontoire, de l’autre côté de la vallée de la Rom, on aperçoit, noyé dans la végétation, les vestiges d’un second fort de dimension respectable, lui aussi, le castel des maures. Nous y passerons au retour. Malgré son nom, il n’a rien à voir avec les maures. Bon nombre de choses ici, dans l’ignorance de leur origine exacte, ont reçu cette appellation, le maure représentant l’étranger, l’inconnu et la menace par excellence. (mais est-ce que ça a changé, en fait ?????)

 

Les forts romains des Cluses sont un ensemble défensif unique en Europe, de par leur conservation. Ils constituent un élément majeur de la Via Domitia ; érigés à l’endroit le plus étroit de la vallée de la Rom, leur présence permettait d’en surveiller aisément le trafic, et même de l’interrompre éventuellement : des restes de murs montrent qu’il était possible de fermer la voie si nécessaire.

 De ce premier fort, nous apercevons le clocher mur de l’église St Nazaire vers laquelle nous nous dirigeons.

Les Cluses Panissars par Bellegarde (5)Construite sur la route de St Jacques de Compostelle, incluse dans le système défensif du château, elle possédait vraisemblablement une avant-nef pour l’accueil des pèlerins, comme en témoigne l’arc préroman qui orne sa façade. Edifice caractéristique du premier art roman, son portail en marbre blanc des Albères est plus tardif. Il est surmonté par une fenêtre à chapiteau trapézoïdal avec entrelacs. L’intérieur, auquel on accède en descendant quelques marches, est assez impressionnant, avec ses trois nefs et ses trois absides en cul de four.  Nous flânons un moment, admirant le mobilier classé et les fresques attribuées au maître de Fenollar, Christ en majesté, lion de St Marc, aigle de St Jean, (de facture très moderne, le maître de Fenollar a été une des sources d’inspiration de Picasso), puis nous poursuivons notre chemin, après avoir soigneusement refermé l’édifice. Le hameau des Cluses Haute est un lieu idyllique, mais il y a un bémol : il est surplombé par l’autoroute qui passe juste derrière.

Les Cluses Panissars par Bellegarde (32)

« Ach ! Tommach !!! »  

 Deuxième objectif, le Perthus. Nous nous dépêchons de passer sous l’autoroute pour gagner des cieux plus paisibles, remontant le « correc dels Pocs » (un peu de catalan : correc veut dire ravin et « poc », peu…) par une piste très agréable et ombragée, et admirant, juste au dessus de nous, sur notre gauche, le Pic St Christophe que nous avons gravi déjà plusieurs fois, nous contournons la pyramide de Ricardo Bofill qui surplombe l’autoroute et nous redescendons vers le Perthus en gagnant le stade et en franchissant le pont médiéval dont nous ignorions complètement l’existence jusqu’à ce jour. C’est fou !

 Nous ne nous attardons pas au Perthus. Juste une petite halte aux toilettes publiques pour asperger le chien qui crève de chaud et aurait bien pris son bain dans la Rom dont, hélas, les berges sont totalement inaccessibles. De là, nous attrapons le GR 10 et filons en grimpette vers le fort de Bellegarde, équivalent plus moderne des forts romains de tout à l’heure.

 Construit par l’inévitable Vauban au XVII ème siècle, le fort de Bellegarde est un édifice militaire impressionnant qui a succédé à une tour de surveillance érigée en 1285 par Jacques II, roi de Majorque. La colline qui surplombe le village frontière du Perthus est semée d’ouvrages de défense et après le fort, nous longeons un fortin de bonne taille, avant de redescendre vers une ancienne redoute où nous nous posons enfin pour nous restaurer. Nous avons l’Espagne à nos pieds, la Jonquère et son trafic infernal, et pouvons encore constater les dégâts de l’incendie de l’été 2012 tout autour de nous. Vaillamment, la végétation repousse, mais les troncs des chênes sont restés bien noirs.  

 Sitôt le pique-nique terminé, en quelques mètres, nous abordons les ruines de Panissars. C’est là que la via Domitia devient la via Augusta avant de redescendre vers l’Espagne,  et c’est là que Pompée, après sa victoire sur le gouverneur Quintus Sertorius, fit édifier un monument à la gloire de son armée, le célèbre « Trophée de Pompée » dont on peut toujours admirer les vestiges. Il devait ressembler au trophée de la Turbie, dans les Alpes maritimes. 

Les-Cluses-Panissars-par-Bellegarde--29-.JPG

 Après Panissars, nous empruntons un bon moment la véloroute n°8 en direction de Riunogues (clin d’œil à Pierre : hum, le saucisson de Riunogues !!!) avant de bifurquer en direction du Castel des Maures, déjà évoqué. A titre indicatif, cette véloroute conduit de Cadiz à Chypre !!! Si ça vous tente, 5888 kms, une broutille, quoi…

L’un dans l’autre, l’itinéraire est bien ombragé, et c’est heureux car il commence à faire chaud ! Une fois parvenues aux ruines du castel, le sentier se faufile en crête entre ce qui reste des fortifications et une végétation luxuriante. Ça sent bon les cistes ; c’est magnifique, et les rives de la Rom que nous atteignons ensuite au terme d’une bonne descente sont enchanteresses. Virgile y barbote avec bonheur et nous nous disons que nous en ferions bien autant, sans nous douter que quelques minutes plus tard, nous serons obligées de le faire, l’itinéraire prévoyant que nous passions sur l’autre rive pour rejoindre notre point de départ ! Il y a bien quelques grosses pierres, mais rien de pratique et le risque de se mouiller les pieds est grand. Alors, nous préférons patouiller. Ce n’est pas si froid, en fait… Et après cinq heures de marche ça fait du bien aux « nougats » !

 Et nous voilà de retour aux Cluses, après avoir admiré le Pont Vieux qui enjambe la Rom. Encore un vestige romain ?

Les-Cluses-Panissars-par-Bellegarde--46-.JPG

C’est quand-même beau, le Roussillon… Et après près de cinquante ans passés à explorer les lieux, on arrive encore à faire des découvertes ! Elle est pas belle, la vie?

 Fredo

 

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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 17:23

La maison Poulaga *

Acte 1

-« Dis donc Chouchou, t’as fait un casse ou quoi ? »

-« Pas encore mais j’y songe, j’y songe ! »

-« Non, mais sans blague, elle te veut quoi la Gendarmerie ? »

-« Pourquoi tu m’demandes ça ? »

-« T’as pas regardé le courrier ?!  »

-« Non, enfin j’ai vu qu’il y avait le matériel électoral, de la pub ! »

-« Pas seulement, il y a une lettre aussi ! »

-« Ouvre-là ! »

Subitement un grand silence se fit !

Intriguée Michèle Brisson se porta aux côtés de son mari. Avachi dans un fauteuil, il semblait plongé dans un abîme de perplexité.

-« Qu’est-ce qu’il y a, c’est grave ? »

-« Non, enfin, je sais pas. Lis ! »

Michèle attrapa la lettre et parcouru le texte des yeux, incrédule.

Vous êtes priés de bien vouloir vous présenter à la gendarmerie pour affaire vous concernant.

Quelle affaire pouvait bien la concerner ? A sa connaissance elle n’avait pas commis d’infraction sur la route, n’avait eu maille à partir avec qui que ce soit ! Elle n’avait même pas une phrase de travers avec un parent d’élève ! Non, elle ne voyait pas !

Attrapant le téléphone elle composa le numéro de la gendarmerie du village et tomba bien évidemment sur le répondeur automatique : « Ici gendarmerie de St Eutrope, veuillez ne pas quitter, nous allons prendre votre appel ! »

Elle allait raccrocher après la troisième annonce quand, miracle, une voix féminine se fit entendre au bout du fil.

Michèle entrepris d’exposer ce qui motivait son appel quand la gendarmette l’arrêta net. En effet, elle était attendue à la gendarmerie et le plus rapidement possible !

Un grand froid pénétra Michèle qui tenta malgré tout d’en savoir un peu plus.

D’un ton sec, son interlocutrice mit fin à la conversation, lui précisant simplement qu’elle n’avait pas à répondre à ce type de question par téléphone. Michèle se devait juste de répondre à la convocation dans les plus brefs délais. 

La soirée s’annonçait difficile, Michèle avait beau tenter de mettre en pratique les conseils de vie glanés ici ou là, vivre le moment présent sans se projeter à demain semblait chose impossible !

Pourtant le hasard faisant bien les choses, une visite surprise leur permit de faire de cette soirée un moment de détente. Michèle se coucha guillerette, peut-être un peu pompette, rassurée par les propos de leur visiteur. Ancien greffier en chef, Pierre Vasseur pouvait se féliciter d’avoir efficacement réussi à dédramatiser la situation.

Néanmoins, le lendemain matin, dès l’ouverture des bureaux, Michèle et Paul Brisson se présentaient devant le portail sécurisé de la gendarmerie. Après avoir expliqué les motifs de leur présence dans l’interphone, un gendarme déverrouilla le portail puis les pria de patienter un instant dans le hall. Une gendarmette, à coup sûr celle que Michèle avait eu la veille au téléphone, déboula à son tour dans la pièce. Un bonjour de convention puis une invitation à la suivre et elle était déjà repartie. Michèle et Paul venaient de lui emboîter le pas quand la femme se retourna et signifia à Paul que l’entretien ne concernait que sa femme !

Médusé, il les regarda s’éloigner ne sachant quelle contenance adopter.

Il regagna le hall, pas vraiment folichon. Un banc rustique et inconfortable, aucune plante, juste un affichage austère composé d’appels à témoins pour des disparitions, un « comptoir » et sur le mur derrière lui, une glace. Machinalement, Paul s’en approcha et à l’instant même où son regard se portait sur sa personne, une idée loufoque, mais l’était-elle ?, s’imposa à lui.

Et s’il s’agissait d’une glace sans tain ?

Après tout, vu l’accueil, on pouvait s’attendre à tout !

Une porte claquée à la volée le fit se retourner, le gendarme qui les avait introduits dans la gendarmerie, le dévisageait interloqué une tasse de café à la main.

-« Vous désirez ? »

-« Moi, rien ! j’attends ma femme »

-« Ah ! »

La conversation s’arrêta sur cet échange décoiffant.

Une attente interminable commença puis Paul vit soudainement reparaître la gendarmette, suivie de Michèle. Si sa première pensée fut de se dire que la tenue vestimentaire féminine dans la maréchaussée n’était pas seyante, entendre l’adjudant intimer à sa femme l’ordre de se tenir à disposition de la justice le ramena à la réalité.

Sans dire un mot, Michèle quitta les lieux, gagna leur voiture et toujours mutique, se laissa reconduire jusqu’à leur domicile avant d’entamer le récit des moments incroyables qu’elle venait de vivre.

Acte 2

Trois jours auparavant, Michèle était partie faire une balade avec leur chien Socrate, bien décidée à rapporter de quoi agrémenter l’omelette aux asperges qu’elle projetait de faire le soir. En début de promenade, des aboiements l’avaient momentanément détournée de sa cueillette. Un quadrupède s’époumonait près d’un taillis. S’étant assurée de loin qu’il n’était pas attaché, elle avait repris sa promenade les yeux au raz du sol pour débusquer les asperges convoitées. Désireuse d’éviter un passage à gué, elle avait fini par se retrouver non loin du taillis où le même chien aboyait toujours, sans relâche. Bien que libre de ses mouvements, il ne décollait pas de l’abri des arbustes. A peine tentait-il quelques petites avancées dans sa direction avant de vite faire machine arrière. Intriguée, elle avait progressé légèrement dans sa direction accompagnée de Socrate qui s’était mis à aboyer à son tour. Comme par enchantement le chien avait quitté le bosquet pour venir retrouver son compère. Il s’agissait d’une jeune chienne, agréable accident de carrefour, à mi chemin entre le dalmatien et le labrador. Rassurée sur son sort, Michèle avait repris la route mais avait bien vite constaté, que partie en compagnie d’un chien elle revenait avec deux ! La bête, assoiffée, ne loupait pas une flaque mais trottinait ensuite pour revenir coller aux basques de Socrate. C’est dans cet équipage qu’elle avait regagné son quartier sous l’œil réprobateur de monsieur René, un voisin irascible, hostile à la gent canine.

Elle lui avait expliqué sa découverte et s’était empressée d’ajouter qu’elle  comptait, après l’avoir laissé se restaurer, confier la chienne au vétérinaire. La bête ayant investi le cabinet vétérinaire sans crainte, Michèle aurait pariée qu’elle n’était ni pucée ni tatouée ce qui allait sans doute compliquer les recherches mais ce n’était plus son problème, du moins le croyait-elle ! Elle avait relaté les circonstances qui avaient présidé à sa « trouvaille » et était rentrée chez elle, tranquille.

Le lendemain, un grand-père qui promenait son chien avait vu celui-ci échapper à sa vigilance. Lancer à la poursuite du fugueur, il l’avait retrouvé grattant furieusement dans des buissons. Une masse sombre affleurait, un sac maculé d’où s’échappait tout un fatras d’objets dont un portefeuille. Le vieux monsieur avait foncé chez lui pour alerter la gendarmerie qui avait à son tour fait diligence. Le sac appartenait à un jeune homme dont la disparition avait été signalée depuis quelques jours. Les gendarmes avaient alors sécurisé le coin puis mené leurs investigations dans le voisinage présentant à chacun une photo de l’inconnu où il figurait en compagnie d’un chien.

C’est ainsi qu’ils étaient remontés jusqu’à Michèle, monsieur René ayant fait partie du contingent de témoins potentiels !

A la gendarmerie, en découvrant les documents qu’on lui présentait, Michèle réalisa et reconnut qu’elle avait déjà vu le disparu faisant la manche devant le supermarché. Elle l’avait repéré en récupérant un caddy et son air débranché l’avait touchée. Ils avaient échangé quelques mots et n’ayant pas d’espèces sur elle, elle lui avait acheté puis remis de quoi manger !

Elle ne s’attendait pas à se faire insulter comme ce fut le cas lorsque le jeune homme compris son intention. Un attroupement s’était formé chacun y allant de ses commentaires et critiques.  

Acte 3

-« Bon, tu l’avais déjà vu, il t’avait insulté, il n’y a pas pour autant de quoi t’inculper ! »

-« Peut-être mais je suis leur seule piste. Et qui a trouvé son chien ? »

-« Tu ne savais pas que c’était le sien !? »

-« Et ça prouve quoi pour eux, hein ? Rien ! Ils ne sont pas obligés de me croire, d’ailleurs ils ne me croient pas ! »

Accablés, Michèle et Paul les yeux dans le vague, se taisaient quand le téléphone les fit sursauter. Pierre Vasseur, venait aux nouvelles !

Michèle reprit pour lui le récit de l’entretien, concluant d’un ton laconique qu’elle n’imaginait pas se fourrer dans un tel guêpier en reconnaissant devant la gendarmette avoir déjà vu le disparu ?!

Pierre commença par lui promette de faire jouer ses relations au moins pour tenter d’en savoir un peu plus sur l’affaire puis lui recommandant de ne rien changer à ses habitudes, en riant, il lui conseilla d’éviter dorénavant de jouer les bons samaritains.

Un peu rassérénée, Michèle tenta de se persuader qu’elle n’aurait sans doute plus de nouvelles de cette affaire. Erreur ! Un véhicule de la gendarmerie s’arrêta devant chez eux, deux jours plus tard. Priée, pour les besoins de l’enquête, de leur remettre ce qu’elle portait aux pieds le jour où elle avait trouvé le chien, elle se déchaussa sur le champ devant le gendarme un peu estomaqué. Il commença par hésiter, fixant ses pieds nus, hésitation qui la plongea soudainement dans une colère noire. Michèle pivota sur place et attrapant au vol un cabas, rageuse, elle le remplit de toutes ses chaussures. Elle lui remit ensuite le sac de force, l’assurant qu’il y avait là matière à vérifier qu’elle ne s’était jamais approchée du bouquet d’arbres où avait été retrouvé le sac !

Ayant récupéré une paire de tennis du sac abandonné par le gendarme, Michèle se précipita à sa suite et sauta dans sa voiture. Arrivée 5 minutes plus tard à la Gendarmerie on commença par la faire attendre puis sans même la recevoir l’adjudant qui l’avait entendue la première fois se refusa à lui dire où en était l’enquête.

Complètement estomaquée, Michèle réintégra sa voiture mais au lieu de regagner son domicile, elle se décida à passer à l’action. Après tout ne bénéficiaient-ils pas d’une assistance juridique par leur assurance ? Une bonne heure plus tard, elle quittait l’agence, un rendez-vous en poche avec un conseiller juridique et l’assurance d’être épaulée si nécessaire par un avocat.

Acte 4

Une semaine venait de s’écouler sans que les Brisson n’apprennent de la gendarmerie quoi que ce soit de plus sur l’affaire. Ils savaient juste par la rumeur que toutes les personnes du voisinage avaient été réentendues et que suite à des appels à témoins de « braves » gens étaient venus spontanément relater l’algarade du Supermarché. Mais le disparu l’était toujours !

De plus en plus angoissée, Michèle tentait toutefois de suivre les conseils de Pierre Vasseur et de ne rien changer à ses habitudes. C’est ainsi qu’elle se retrouva à la sortie du travail entrain de se garer sur le parking d’un des nombreux supermarchés de la région. Elle s’acheminait vers l’entrée quand elle crut défaillir. Avachi près d’une des poubelles qui jouxtent l’entrée du magasin, « le disparu » ! Elle faillit lui fondre dessus mais résistant à son impulsion, elle attrapa son téléphone portable, mitrailla le gars de loin avant de faire une petite vidéo. Elle regagna ensuite l’abri de son véhicule pour appeler la gendarmerie.

Elle patienta un certain temps avant que l’on daigne lui répondre. Déclinant son identité, elle raconta sa découverte demandant à ce qu’un véhicule soit dépêché rapidement sur les lieux.

A l’autre bout du fil, c’était la valse des interlocuteurs pour aboutir à une fin de non recevoir ; tous les véhicules avaient été réquisitionnés pour un accident sur la rocade !

Michèle, incrédule, se ressaisit rapidement. Elle assura son interlocuteur que si un véhicule ne venait pas rapidement sur les lieux elle se faisait fort de « balancer » sur tous les réseaux sociaux la vidéo qu’elle venait de faire assortie d’un commentaire reprenant toute l’histoire.

Pendant un certain temps, seul le silence lui répondit avant d’entendre un « très bien » laconique.

Elle retourna à sa voiture et manœuvra pour se garer de manière à surveiller l’entrée de la grande surface sans être vue. Elle commençait à douter de voir arriver la maréchaussée quand elle repéra leur voiture en approche. Leur laissant à peine le temps de réagir elle gicla de sa voiture et se porta à leur rencontre avant de les guider en petites foulées vers le type qui toujours avachi semblait ne rien avoir deviné de ce qui se tramait.

Epilogue

Elle pouvait enfin se détendre, bientôt toute cette histoire ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Restait juste à savoir si elle saurait en tirer les enseignements nécessaires et ne plus se fourrer dans des guêpiers pareils en voulant jouer les mères Térésa !

 

Do

 

* Poulaga : dérivé argotique de poulet au sens familier de policier

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 17:04

En cette fin de campagne électorale nous avions décidé de nous aérer les méninges et rien de tel qu’une belle rando. Parties des célèbres Orgues en bord de la Têt, nous avons arpenté pendant 4 bonnes heures le plateau granitique qui s’étend jusqu’à Montalba.

Orgues.JPG

Dame Nature nous a gâtées, toutes les teintes des rayons animaient cette montagne qui a brûlé il y a quelques années mais où la végétation se remet bon an mal an.

fleurs.png

Un grand vent était de la partie, normal !, ça souffle toujours chez nous et dans toutes les directions.

La mer, l’eau, le vent, les mouvements tectoniques ont donné naissance à ce relief particulièrement tourmenté. Chaos granitiques, ravins et falaises argileuses ne rendent pas toujours la marche aisée mais impose parfois une démarche  précautionneuse de funambule, surtout à nos âges et vu que nous sommes des « tombeuses » pour reprendre l’expression d’une de nos petites élèves.

Jusqu’au Traité des Pyrénées, en 1659, la frontière entre la France et l’Espagne passait par là, matérialisée de loin en loin par des bornes frontières. L’une d’elles, érigée presqu’au sommet du Puig Pedrous et remaniée en 1658, nous a servi de repère un certain temps. Elle nous fut d’ailleurs très utile car les travaux initiés dans le cadre de la lutte contre les incendies ont considérablement modifié le tracé initial de la piste.

 

 

Borne.JPG

 

 

Nous avons fait de jolies découvertes ce samedi, des bartavelles en pleine parade, une perdrix grise en vadrouille, comme nous.

 

Bartavelle.JPG

 

Nous avons terminé au hameau abandonné de Casenoves. Une chapelle romane du XIe siècle, un château dont  subsistent outre une superbe tour, des pans de murailles et les douves, des vestiges d’habitations, le tout au milieu d’une mer de très vieux oliviers, un régal.

 

 

Cazenove-eglise.JPG

 

Cette journée, s’est terminée sur un léger bémol !

Lorsque nous avons quitté le parking et emprunté le pont sur La Têt, un bruit venu du toit s’est fait entendre. Je me suis soudainement rappelée avoir déposé mes bâtons de marche sur le toit ! Nous nous sommes arrêtées pour constater que si un des bâtons était resté coincé contre l’essuie-glace de la vitre arrière, l’autre avait dû tomber au cours de notre bref trajet.

 Revenues une première fois sur nos pas, nous avons fait chou blanc.

 Un second aller retour nous a permis de constater que le bâton semblait s’être volatilisé. Opiniâtres, nous sommes retournées au parking une troisième fois pour demander aux pique-niqueurs installés juste derrière la place que nous occupions sur le parking s’ils ne l’avaient pas trouvé le bâton …

 Leur réponse nous a interloquées mais nous a permis de comprendre la raison de leur air goguenard lors de notre départ : « Non, mais ils étaient sur votre toit quand vous êtes parties ! ». Sympas !

Etait-ce si difficile de nous avertir ?

 Décevant en tout cas et intriguant car quand même l’objet en question n’a pu que tomber dans les parages circonvoisins !

Do

 

 

 

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 16:21

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LE VIEUX QUI LISAIT DES ROMANS D’AMOUR

 

« Un viejo que leia novelas de amor »

Luis Sepulveda

 

(Ed. Métailié, 1992)

 Traduction de François Maspéro

  

   

 

  Quel beau titre !

  On est, dès lors transporté dans l’imaginaire et la fausse légèreté de la fantaisie dramatique latino-américaine.

  Dans ces 120 pages, pas de longues descriptions, pas de pathos ni de bons sentiments, pas de bons sauvages. Un plongeon dans la nature brute, dure, essentielle.

  Antonio José Bolivar, personnage principal de ce conte situé en Amazonie a longtemps vécu avec les indiens Shuars mais en homme solitaire, vieux sage ayant fait le tour de beaucoup de choses, aujourd’hui il lit des romans d’amour. Quand un homme blond est retrouvé assassiné, les Shuars sont les « coupables désignés ». Seul Antonio José Bolivar comprend et se lance sur la piste du meurtrier.

  Sépulvéda nous offre ici un conte philosophique, dont je retiens une phrase :

"Antonio José Bolivar ôta son dentier, le rangea dans son mouchoir et sans cesser de maudire le gringo, responsable de la tragédie, le maire, les chercheurs d'or, tous ceux qui souillaient la virginité de son Amazonie, il coupa une grosse branche d'un coup de machette, s'y appuya, et prit la direction d'El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d'amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes."

 

  Luis Sépulvéda est un écrivain chilien né le 4 octobre 1949 dans le nord du Chili. « Le Vieux qui lisait des romans d'amour » (dédié à son ami brésilien assassiné, Chico Mendès) traduit en trente-cinq langues lui a apporté une renommée internationale. Son œuvre est marquée par l'engagement politique et écologique.

 

Mi

 

 

 

 

 

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 16:53

Il semble que vous ne soyez pas vraiment curieux, pourtant la « curiosité est le moteur de la connaissance !

 Ce n’est pas moi qui le dit mais Lamartine.

Je vais quand même vous dire ce que sont les Tüts.

Sachez qu’il nous faut, nous les femmes, en embrasser beaucoup avant de trouver le Prince charmant !

Ah ! que ne connaissez-vous le Roi crapaud, adaptation d’un conte des frères Grimm !

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Bravo en tout cas au «témoin en Guyane » pour sa participation, enjoué.

On a les mêmes valeurs, c’est sûr !

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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 14:05

 

 

Dans l’Indépendant de jeudi dernier, un petit article : « Des ardoises pour les enfants du Laos ». Voilà. C’est ça, le monde d’aujourd’hui : ici, dans les PO, le Conseil Général distribue des ordinateurs à tous les élèves entrant en seconde, même ceux qui en ont déjà un chez eux, et on envoie des ardoises pour les enfants du Laos.

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No comment.


Fredo

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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 19:58

Ça y’est !

Nous avons repéré les premières hirondelles !

 

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Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule,

les premiers « Tüts » se font entendre dans les jardins !!!

Ça vous étonne, hein ?!

Je vois que vous vous dîtes, les « Tüts » ! Quésaco ?

Et bien je vais vous faire languir un brin !

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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 20:53

Courant janvier 2013, j’avais reçu un appel à l’aide d’une aide soignante des Valbères. Ayant constaté que les lésions cutanées de Jeannine régressaient bien que ne recevant plus aucun traitement médical, elle s’en était étonnée auprès de ses collègues. En apprenant que je travaillais régulièrement ces lésions par imposition des mains, elle avait songé à moi pour tenter de soulager son mari. Souffrant d’une hernie discale au niveau des cervicales, inopérable, elle n’en pouvait plus de le voir souffrir dès qu’il n’était plus sous morphine. Nous avions convenu d’un premier rendez-vous. A la fin du soin j’avais, avec l’accord du patient, photographié la zone atteinte afin de pouvoir travailler dessus jusqu’au prochain rendez-vous.

Le soulagement avait été rapide, très vite la morphine avait été abandonnée et la minerve, dans la foulée, rangée. Grosso modo, cela a tenu un an.

Cela m’ayant valu une certaine notoriété, je suis intervenue plusieurs fois aux Valbères pour soulager des dos coincés, des vertèbres douloureuses et autres joyeusetés qui guettent le personnel soignant appelé à manipuler des personnes à mobilité très réduite.

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Pas de difficulté pour me contacter, il suffisait de guetter notre venue. Avec le départ de Jeannine la donne a changé, n’étant plus aussi présente. Je leur ai donc envoyé un message et laissé mes coordonnées, en précisant que ce serait avec plaisir que j’interviendrais chaque fois que cela serait nécessaire mais que si je donnais volontiers de mon temps pour aider, j’y mettais une condition : qu’il y ait un investissement minimum du demandeur : se déplacer puis donner des nouvelles ! Cette dernière condition est née d’un constat : après un soin si les douleurs persistent, le patient rappelle pour une petite « ressucette » (comme disait un vieux catalan de nos amis) mais si tout va bien, silence radio. Un silence frustrant car les retours permettent d’affiner les interventions et de mieux comprendre comment « ça marche » !


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Le moins que je puisse dire c’est que mon message n’a pas été lu de tous ou n’a pas été compris, pour preuve ce qui suis.

 Début mars 2014, j’ai été recontacté par la même personne, la hernie discale refaisait parler d’elle.

 Je lui ai proposé de passer n’importe quel soir à sa convenance mais cela ne semblait pas la satisfaire. Je ne comprenais pas où elle voulait en venir jusqu’à ce qu’elle me demande si j’avais toujours la photo de son mari ! Je ne suis pas fétichiste et puis un an après si je devais conserver toutes les photos, je n’en sortirais pas !

 Ma réponse négative l’a étonnée et déçue et ce que j’ai dû lui expliquer quant au rôle de la photo n’a pas été compris.

 C’est un « témoin » qui porte les vibrations du patient à un moment donné et ce sont sur ces vibrations que l’on agit.

 A ce jour la personne n’a pas donné suite. Elle m’a quittée en me disant qu’elle allait voir si son mari pouvait se libérer, je savais bien qu’il n’en serait rien.

 La photographie était pour elle un moyen pratique pour bénéficier d’un soin sans avoir à se déplacer, à donner de sa personne.

Dommage que nous n’ayons pu nous rencontrer car j’aurais bien aimé lui expliquer comment fonctionnait le « donner-recevoir ».

Donner, recevoir, la clé de « l’abondance » qui se décline en trois temps. Abondance devant se prendre au sens le plus large du mot, il n’est pas systématiquement question d’argent.

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Premier temps, savoir donner gracieusement … son temps, ses connaissances, un coup de main, son savoir, son amitié !

Donner sans calcul, spontanément. Abondance d’amitié, de joie, de partage ...

Deuxième temps, donner et recevoir ... c’est l’échange professionnel.

On offre ses services, quels qu’ils soient, et en échange celui qui en bénéficie renvoie l’ascenseur. Ce peut être en numéraire, en échange de services, en nature … c’est fonction de celui qui donne. Personnellement en matière de soin, je ne me vois pas demander d’argent, j’offre quelque chose qui me dépasse, je donne juste de mon temps, une attention quelle qu’elle soit me suffit en retour ! Par contre la situation est différente pour tout ce qui est « matériel », je résumerais cela par : tout travail mérite salaire !

 Donner et exiger de recevoir en retour, c’est aussi affirmer sa valeur, vouloir être reconnu pour ce que l’on est et signifier à l’autre qu’on le respecte en lui offrant le meilleur de soi.

 L’abondance se trouve des deux côtés puisqu’il y a échange.

 Troisième temps, recevoir … recevoir sans avoir rien fait. Recevoir simplement parce que l’autre est à ce moment là dans le don, parce que refuser ce qui est offert serait offensant pour l’autre, lui retirerait la dignité d’être.

 L’abondance, dans ce cas de figure, c’est être riche de l’attention reçue (quelle qu’elle soit), se sentir reconnu et digne d’offrir pour l’un, de recevoir pour l’autre.

Plus nous fonctionnerons sur ce modèle, meilleures seront les relations entre les humains. Aucun sentiment d’être redevable de part et d’autre, donc pas de dépendance, juste la Liberté que créent l’échange et le partage.

Le tout est de savoir quand, comment passer d’une étape à l’autre.

 Un temps pour donner, un pour recevoir, un autre enfin pour échanger et non pour « utiliser » l’autre comme cela aurait été le cas si j’avais accepté de travailler sur photo (en admettant que l’on m’en fasse parvenir une autre) sans que le patient ait à s’investir, à être partie prenante dans son soulagement.

Do

 

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