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2 avril 2024 2 02 /04 /avril /2024 16:11

Pouvoir de l’intention, ou pas , les jours se suivent et ne se ressemblent pas, oublions la journée d'hier dont nous ne retiendrons que la superbe aire de camping-car, bucolique à souhait avec tous les services gratuits, merci à la commune de Mortagne-sur-Gironde !

La journée, déjà très ensoleillée a débuté par une halte sympathique à Jonzac.

Située dans le sud des Charentes maritimes, cette ville a quand même un riche passé. Les néandertaliens, il y a 30000 ans prisaient le site, une villa gallo-romaine a précédé l’implantation du bourg au début de l’ère chrétienne. Mise à jour aux alentours de l’an 2000 lors de la construction des « Antilles de Jonzac », un site aqua-ludique haut de gamme, j’imagine que des fouilles conservatoires ont été faites sans que l’on envisage d’exploiter la découverte. A ma connaissance nulle possibilité de découvrir ce riche patrimoine !

Le passé thermal de Jonzac quant à lui est très récent, 1979.

L’eau sort à 65° et fait de Jonzac une ville pionnière dans l’exploitation des énergies renouvelables. Une douzaine de kilomètres de conduites couvrent les besoins thermiques de la ville. Nous entrons dans la vieille ville par l'une des portes de la ville médiévale.

La balade s’est révélée agréable, le château du XVIe siècle, qui a remplacé celui détruit lors de la Guerre de 100 ans, a accueilli des hôtes de marque, HenriIV, Louis XIV et même un de nos ancêtres, le Grand Condé !

Le Grand Condé

La halle de structure Eiffel abrite plusieurs marchés par semaine, occasion que nous n’avons pas boudée de faire le plein de spécialités comme la galette charentaise. Riche en beurre, elle fond dans la bouche.

De l’époque médiévale et à découvrir impérativement, reste la délicieuse rue de Champagnac. Presque totalement sous voûte, elle se faufile entre de vieilles demeures sans doute jamais relookées. De temps à autre un bref aperçu du ciel et nous replongeons dans la pénombre.

Jonzac est une étape de choix pour les camping-caristes qu’elle accueille sur une aire très bucolique à deux pas du centre ville et des rives de la Seugne, tout comme la petite ville de Montguyon que nous avons ralliée pour la pause déjeuner à l’ombre de son château.

Dommage que la suite de la journée n’ait pas été à la hauteur. La halte à Sainte-Foi-la-Grande s’est révélée décevante, impossible de se garer, quant à l’étape du soir, une catastrophe ! A peine installées, l’impression d’avoir un poids sur la tête nous a littéralement assommées sans que nous comprenions ce qui se passait. C’est subitement en levant la tête que nous avons compris. Un énorme mat supportant des antennes 5G et 4G trônait sur le site de l’aire de camping-car. Nous avons décampé essayant vainement de nous faire rembourser l’entrée !

Il a quand même fallu une bonne demi-heure pour que tout rentre dans l’ordre sans compter que cela nous éloignait de notre première visite du lendemain, le château de Monbazillac !

A bientôt pour la découverte de ce lieu qui n’est pas uniquement riche de son vignoble.

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31 mars 2024 7 31 /03 /mars /2024 16:17

A une encablure de l’île d’Oléron, sur le continent, non loin de Rochefort, se trouve la cité fortifiée de Brouage, une visite incontournable pour les férus d’histoire, mais pas que !

A l’origine Brouage était un port. Fondée en 1555 la cité avait pour vocation le commerce du sel mais c’était sans compter sur Richelieu, encore lui, qui en fit une place forte dès 1630. Là aussi Vauban est intervenu pour retoquer une partie des fortifications.

La ville connue ses heures de gloire jusqu’à ce que petit à petit l’ensablement l’isole au sein d’un dédale de canaux. Aujourd’hui les marais de Brouage, nés des alluvions de la Seudre et de la Charente, sont classés Grand Site de France et abrite une faune remarquable dont, nos chouchoutes, des cigognes ! Non, elles ne nichent pas sur le toit du fourgon !!!

Nous nous sommes baladées sur les 2 kilomètres de remparts, sous un soleil généreux, de bastion en bastion repérant l’une des poudrières et l’entrée des deux ports souterrains !

Tout est accessible GRATUITEMENT et cerise sur le gâteau les quelques commerces qui animent le village étaient ouverts, les commerçants sympathiques et nous y avons fait quelques achats qui nous ont enchantées.

Brouage dont le grand homme est Samuel Champlain, explorateur et fondateur de la Nouvelle France et de la ville de Québec, abrita les amours malheureux de Louis XIV et Marie Mancini, nièce de Mazarin !

Quittant Brouage nous avons gagné le littoral et le village de Port des Barques, notre but étant de gagner à pied, par une chaussée submersible l’Île Madame.

Tel Moïse les flots se sont ouverts devant nous, néanmoins il nous a fallu une bonne demie heure pour traverser avançant par sauts de puce au gré de la descente de la marée. Elle doit son nom semblerait-il à la jeune maîtresse de Louis XIV "Madame de Frontenay", à moins que ce soit à l'abbesse de l'abbaye aux Dames de Saintes.

L’île n’est pas bien grande mais on y trouve, outre les nombreux carrelets, un fort de bonne taille, une croix dite des galets en hommage aux prêtres réfractaires déportés à la Révolution en ces lieux et le puits des insurgés creusé par des communards exilés sur l’île après l’épisode sanglant de la Commune en 1871.

Nous nous sommes régalées les yeux, les gambettes et avons retraversé la passe bien dégagée nettement plus vite qu’à l’aller !

A demain pour une virée sur l’estuaire de la Gironde

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28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 21:00

Oléron ne se résume pas à ses cabanes et cabines, pas plus qu’à ses plages !

Même si le patrimoine architectural n’est pas tape à l’oeil il y a quand même de quoi faire.

La citadelle est en fait ce que rencontre en premier le voyageur qui débarque sur l’Île d’Oléron. Place forte dès le XIe siècle, un château fort fut érigé au XIIe par les Ducs d’Aquitaine et c’est en ces lieux que fut promulgué par Aliénor d’Aquitaine le premier code maritime.

Occupé au XVIe siècle pendant les Guerres de religion par les troupes protestantes dirigées par Agrippa d’Aubigné plus connu pour ses poèmes que ses faits d’armes, le château fut vite repris par les troupes catholiques, faisant preuve de sa vulnérabilité.

C’est ainsi que naquit l’idée de la citadelle sous le règne de Louis XIII à la demande de Richelieu. Bien évidemment Vauban en a supervisé la construction, où n’a t’il pas mis sa « griffe » ?

Prison sous la Terreur, occupée par les allemands puis bombardée c’est aujourd’hui un lieu de balade, d’expositions et même la résidence d’un sculpteur !

L’autre célébrité incontournable de l’île est le Phare du Chassiron qui avec le « Cordouan » est le phare le plus ancien de France.

Sous Colbert et pour sécuriser la passe d’Antioche, une des plus meurtrières qui soit, un premier phare doté de 2 feux fut construit, fragilisé par l’érosion des côtes en 1834 le phare du Chassiron approximativement identique à celui que nous voyons aujourd’hui est construit. 43 mètres de haut et visible à 52 kilomètres, des bandes noires l’agrémentent afin de le différencier du Phare des baleines sur Ré.

Ces deux phares permettent le repérage de la passe d’Antioche aux navigateurs qui est pourtant dotée d’une balise supplémentaire depuis le XIXe siècle.

Il faut dire que la zone est truffée d’écueils auxquels s’ajoutent, autres particularités d’Oléron, les écluses à marée.

Des murs de pierres équipés d’écluses grillagées et dessinant sur les fonds marins de vastes demis cercles piègent à marée basse les poissons et autres animaux marins que les pêcheurs à pied venaient ensuite récupérer. Aujourd’hui ces écluses à marée sont protégées et la pêche y est interdite afin de permettre la régénération des ressources.

Dernier point spécifique d’Oléron qui en fait le charme, pour nous en tout cas, les pistes cyclables, toute l’île est accessible en vélo.

A part cela les villages sont sympas et valent le coup d’y musarder, les restaurants et bistrots y abondent. Quant aux mordus de télé ils peuvent toujours s’offrir la visite de Fort Boyard dont la construction a relevé de l’exploit technique lors de sa construction !

Dominique

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27 mars 2024 3 27 /03 /mars /2024 18:10

Voilà dernier jour de voyage pour nous, première découverte pour vous de cette semaine d'errance. Oléron, une destination qui nous ravit toujours autant et haute en couleurs.

Entre les cabanes de pêcheurs qui ont été sauvées de disparition et les jolies cabines de bain, nous nous en sommes mis plein les mirettes.

Ces cabanes abritent aujourd'hui principalement des créateurs, c'est le choix judicieux fait par la municipalité du Château d'Oléron que de les confier à des artistes pour leur offrir une seconde vie.

Même le Fort Paté repérable de loin par ce gros moustique qui émerge de la partie sommitale abrite les oeuvres plutôt singulières d'un sculpteur.

De nombreux objets métalliques détournés de leur fonction première égaient ce lieu austère. Et puis le gars est sympa.

Mais Oléron ne se résume pas à cela !

Quant au ciel ! Il nous a gâtées, petit à petit nous avons revêtu nos tenues estivales et même marché avec bonheur dans l'eau, histoire d'avaler les distances plus aisément.

Dominique

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9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 21:08

Une nouvelle mais pas que !

Un enseignement aussi.

Ce qui va bientôt être la réalité pour une amie qui nous est chère.

Dominique

Pouce !

Il y a quelques semaines, je me trouvais là pour la première fois, assise sur le sable, loin de tout. Tout ce qui avait vampirisé mon énergie s’était évanoui pour un temps ! Je n’avais pas trouvé le courage de passer un maillot de bains même pour m’immerger dans cette mer d’azur dont je rêvais. Trop fatiguée mais seule !

Enfin !

Juste m’enivrer de soleil, de Paix, rien d’autre ne comptait.

Mon petit chez moi, une jolie case que me louait le propriétaire du « Lolo » du coin m’avait immédiatement réjoui le cœur. C’est une amie d’amies qui m’avait trouvé ce coin de paradis sur Grande-Terre. Pas de luxe, juste l’essentiel. Une grande pièce à vivre ouverte sur la nature avec tout autour une véranda ! Un coin cuisine simplissime mais fonctionnel. Sans chichi, lumineuse et agréablement décorée de bois flottés, coquillages, ces quelques tissages colorés au sol, le grand lit à baldaquin avec moustiquaire me régalent toujours autant les yeux qu’à mon arrivée.

En deux temps trois mouvements tout ce que j’avais quitté s’était effacé de ma mémoire, avais-je enfin passé le cap !

Il y a si longtemps que je voulais partir !

Partir pour revenir un jour, mais quand ?

Un jour !

Avec la complicité de mon logeur j’avais loué dès mon arrivée un scooter très couleur locale, jaune d’or, rouge et bleu ! Les couleurs de la Guadeloupe. Aucune chance de passer inaperçue, j’étais autonome et libre. Libre mais triste. Infiniment.

J’aurais tellement aimé entendre mes enfants m’encourager dans mon projet, être assurée qu’ils me comprenaient, qu’à leurs yeux cela ne faisait aucun doute que je méritais ce temps de repos auquel j’aspirais. Lorsque je me suis envolée pour les Caraïbes, seules des amies étaient là pour m’épauler et surtout m’empêcher de renoncer à ce voyage au moment d’embarquer.

Elles redoutaient cet « et si » qui risquait de sonner le glas de mes projets ! Et si ma mère avait besoin de moi ou l’un de mes petits loustics, l’un de mes enfants ! Je me doutais de leur réponse… Et si tu tombes malade, ou pire, qui se souciera d’eux tous ! Pas faux mais quand la culpabilité vous taraude, sauter le pas est incroyablement difficile. Il a fallu que la vie m’adresse de nombreux signes avant que j’envisage de me choisir. C’est le dernier qui a fait la différence. J’avais bien compris que physiquement j’étais au bout du rouleau, les analyses médicales demandées par le médecin ne laissaient pas de place au doute, mon corps criait grâce. Mais je repoussais sans cesse, j’avais toujours une bonne raison à avancer.

Il a fallu que la vie conspire à me faire me choisir ! Elle a utilisé un de mes points faibles pour se faire entendre, la gourmandise. C’était le marché de Noël, je me baladais dans le délicieux village de Taurinya, lorsque j’ai avisé un tout petit stand où trônait un énorme tas de « merveilles », ces délicieux beignets dont me régalait ma grand-mère. Un tout petit bout de femme m’en a tendu un sans rien dire, mes yeux devaient parler pour moi. Je me suis empressée de refuser l’assurant de ma détermination à lui en acheter, histoire de leur faire honneur.

- « Et si vous étiez déçue ? » m’a t’elle répondu d’une voix fluette. «  Goûtez d’abord ! »

Pas de déception, c’était évident et je ne doutais pas de faire des heureux en revenant avec mes merveilles le soir même. La petite grand-mère venait de remplir un sachet quand elle m’a regardée et dit doucement :

- « Rien que pour vous, c’est important de se faire plaisir. C’est bien d’être égoïste parfois. »

Je lui ai souri, hochant la tête.

- « Mes merveilles vont vous mettre de la joie au cœur, vous allez retomber en enfance. »

J’ai détourné les yeux, histoire de ne pas lui montrer mes larmes mais sans doute était-ce trop tard. Elle m’a pris la main m’invitant à m’asseoir à ses côtés.

- « Vous savez quand on était petit, parfois pour arrêter le jeu, on criait pouce. C’est toujours possible. Quand vraiment cela ne va pas il faut savoir tout arrêter. »

Je me suis mis à pleurer comme une madeleine, elle n’a rien dit me tenant juste la main. Les larmes séchées, je me suis levée pour l’embrasser et la remercier.

- «  C’est bien de s’écouter et de s’aimer. » a t’elle dit en guise d’adieu.

Mon sachet de merveilles à la main j’ai tournicoté dans le village un petit moment, acheté un petit bouquet de houx que je destinais à ma petite grand-mère. Revenant sur mes pas j’ai retrouvé la rue aux merveilles mais plus de stand, j’ai interrogé les personnes des étalages voisins, nul ne pouvait me renseigner. A croire que j’avais rêvé. Pourtant mon sachet de merveilles prouvait le contraire.

Troublée j’ai regagné ma voiture.

Que penser de ce que je venais de vivre ?

Une rencontre extra ordinaire !

J’ai décidé de suivre les conseils reçus, je me suis choisie.

Je me suis envolée pour d’autres cieux.

 Le temps a passé comme en rêve, je n’ai rien fait d’extraordinaire si ce n’est nager comme une forcenée. Pas besoin de cuisiner, les multiples petits lolos ont tous de délicieux petits plats. Sur mon scoot j’ai visité les environs immédiats puis emprunté les taxis collectifs pour élargir mon périmètre de découverte. Cela m’a permis de faire de jolies rencontres qui ont vite égayé mes soirées. Je ne pensais plus trop souvent à ceux que j’avais laissés en métropole, la vie était douce, simple.

Le temps passant quelques SMS me sont arrivés puis le rythme s’est accéléré.

La famille s’inquiétait, pas de moi, de la date de mon retour.

Manifestement ce que je découvrais ne les intéressait pas, jamais de question.

Il faut dire qu’en mon absence mes enfants ont été obligés de s’occuper, un peu, de leur grand-mère. Une visite de temps à autre, rien à voir avec les séjours que je passais avec ma mère pourtant mais il est vrai que consacrer son dimanche à une personne toujours grognon n’a rien de folichon.

J’éludais la question du retour, après tout depuis plus de 5 ans, une semaine par mois je séjournais en Ariège, dans un coin oublié de la civilisation. Je ne dirais pas à mille milles de tout lieu habité mais pas loin ! Gérer le quotidien, les démarches en tout genre, vivre la télé allumée en permanence.

La télé, « Plus belle la vie » ! Je hais.

Puis un soir revenant d’une journée bronzette, le ciel m’est tombé sur la tête !

Ma mère avait fait une mauvaise chute et s’était fracturée l’épaule. Certes cela aurait pu être pire mais son état ne justifiant pas une hospitalisation longue durée on me demandait de rentrer pour venir la garder à son domicile. Elle refusait tout séjour dans un centre de convalescence.

Complètement abattue, après être allée aux nouvelles, je me suis décidée à chercher un vol de retour. La connexion étant indigente j’ai pris le scoot pour filer chez des amis à Bouillante effectuer la réservation. Barcelone étant la meilleure opportunité, personne dans la famille ne pouvait se libérer pour venir me chercher, je me suis résolue à appeler une amie. Navrée pour moi, elle m’a assurée de sa présence à l’aéroport allant jusqu’à me remercier de lui offrir l’occasion de se balader dans la capitale catalane !

Plus que trois jours de répit et j’allais m’envoler retrouver ma vie d’avant !

Mesurant ma détresse Ancinette, chez qui je venais de finaliser ma réservation a proposé de me servir de guide pour découvrir les Saintes !

Quelle merveille cet archipel !

Nous avons joué les parfaits touristes, tour de l’île en voilier puis location de scooters pour une découverte en règle. Le Fort Napoléon et ses iguanes, bain et déjeuner à l’Ans’oleillé sur l’anse Rodrigue, virée jusqu’à l’Anse du Pain de Sucre pour finir en beauté à l’Anse Figuier.

En beauté ! C’est le cas de le dire.

C’est à cet instant que ma vie a basculé !

Je trempais béatement quand j’ai avisé une de ces maudites chèvres le museau dans mon sac. Tout son contenu était en passe de finir en lambeaux.

Giclant de l’eau en moulinant des bras, je me suis pris les pieds dans une racine. J’ai vécu alors une bien curieuse expérience. Je me suis en quelque sorte dédoublée, une partie de moi me regardait, affalée le nez dans le sable, s’interrogeant sur ma soudaine immobilité. Je ne ressentais rien, le temps était comme suspendu. Lorsque j’ai réintégré mon corps physique, une douleur épouvantable m’a coupé le souffle.

Instantanément un attroupement s’est formé autour de moi, chacun y allait de ses conseils. Sonnée, la seule chose dont je me souvienne est de ce verre de rhum qu’un grand gaillard voulait m’offrir.

Ancinette ayant réussi à se faire entendre un îlot de calme s’est créé autour de moi en attendant les pompiers. Quant aux scooters, c’est tout juste s’ils ne se sont pas battus pour nous rendre service et les reconduire chez le loueur.

Je suis partie sur le brancard comme une vraie star, une « doudou » pleurait même à chaudes larmes.

A toute chose, malheur étant bon, le soir même ma réservation de vol était annulée.

Méga entorse et poignet fracturé, même sans déplacement inutile d’envisager de voyager !

La joie de mes amis de me garder auprès d’eux n’a eu d’égal que la véhémence de mes enfants. A croire que je l’avais fait exprès !

Le temps s’est écoulé, agréablement. J’ai été chouchoutée et bien que fortement commotionnée la présence de la mer m’a offert une rééducation naturelle de choix.

Deux bons mois plus tard, me voilà de retour en métropole, en Ariège qui plus est, un sentiment de culpabilité au cœur.

Ma mère ne pouvant rentrer chez elle seule et ayant refusé la présence d’une auxiliaire de vie que lui avait trouvé mon fils, a intégré contre son gré une maison de retraite. Mes enfants n’ont pas eu mes scrupules !

J’hésite à sortir de la voiture, de nouveau je me joue des films.

Comment vais-je la trouver ?

« Et si » elle était entrain de se laisser mourir !

Lentement je gagne le hall d’accueil, pour me présenter, savoir où la trouver !

- « Madame Attaf ? Voilà bien une dame insaisissable, si nous savons toujours où se trouvent nos autres résidents, votre maman est un vrai courant d’air ».

La femme m’ayant grosso modo renseigné sur l’emploi du temps supposé de ma mère et la topographie des lieux, j’ai enfilé les couloirs pour déboucher sur une vaste salle. Une joyeuse tablée de têtes chenues tape le carton et aucun doute possible ma mère est du nombre.

- « Coucou, Maman ! »

- « Ma fille ! te voilà ? Tu tombes mal, te vas devoir attendre un peu, aujourd’hui c’est belote et nous venons juste de commencer. »

- « Et bien je vais t’attendre . C’est pas grave. »

- « Non, non vas faire un tour, tu verras le jardin est agréable. »

Le ton est donné, le reste de la journée va me montrer sans équivoque que ma mère est comme un poisson dans l’eau. Elle a retrouvé de vieilles copines et même un ancien soupirant. Je ne lui suis plus d’aucune utilité, elle ne s’est même pas inquiétée de mon accident. Sans doute l’a t’elle oublié, c’est parfait ainsi, tout est juste.

Je suis libre et dans ma tête un scénario s’écrit à toute vitesse.

Bouillante m’attend, j’ai encore beaucoup à explorer là-bas. Et ailleurs aussi !

De ce qui me semblait le pire a surgi le meilleur.

Merci la Vie !

Il suffisait de lui faire confiance, de décrypter les signes qu’elle m’adressait.

Inutile de garder la tête dans le guidon, lâcher-prise était la seule conduite à tenir.

Dominique Longville

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23 février 2024 5 23 /02 /février /2024 17:15

Alors que nous avions prévu de nous balader encore un peu, nous voilà trop cuites pour continuer, chaque village ou presque est perché et côté randonnée ce n’est pas assez la forme pour envisager de randonner dans la Forêt de Cèdres.

Nous rentrons donc mais après deux jolies découvertes, Lourmarin et Ansouis.

Le passé de Lourmarin est lourd, peuplé au Moyen Age essentiellement de vaudois et de protestants le village fut incendié et détruit en 1545. Le château resta longtemps ruiné avant d’être restauré au début du XXe par un passionné d’art, argenté vraisemblablement, qui en a fait une petite « Villa Médicis » française.

De jeunes artistes y sont accueillis, quant au village riche de nombreuses galeries, il accueille toute l’année festivals, concerts.

Lourmarin est riche de nombreuses industries, manufactures, c’est là que fut inventé le premier métier à tisser le lin, y a prospéré la culture du ver à soie, celle de l’olive, entre autre !

Lieu prisé de Camus, si vous y venez choisissez le vendredi, le marché est phénoménal.

Nous avons été charmées par la sérénité en émanant, rien d’agressif mais beaucoup de joie, des étals de bon goût, rien à voir avec ces déballages de trucs tous pareils Made in China.

Quittant Lourmarin nous avons mis le cap sur Ansouis, village également classé parmi « les plus beaux villages de France » comme le précédent.

Dès le IXe un castrum occupait le sommet de la colline. Un château l’a remplacé qui accueille de nombreuses animations l’été sous l’impulsion de ses nouveaux propriétaires.

Le bâti en impose, nous y retrouvons le traditionnel beffroi et de nombreux édifices tout aussi imposants que les deux ceintures de remparts.

Comme à Lourmarin le village est vivant, il n’y a pas que des galeries d’art !

Voilà notre périple s’arrête ici avec plein feu sur le Luberon tout proche et sa forêt de cèdres qui nous nargue !

Mais nous y reviendrons !

A une prochaine fois pour d’autres découvertes !

Où ?

Mystère.

Dominique

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21 février 2024 3 21 /02 /février /2024 18:02

Nous avons décidé de quitter le Lubéron pour le département voisin que nous affectionnons particulièrement, les Alpes de Haute Provence. Un département qui vibre un peu comme la Drôme. Beaucoup d’initiatives visant un créer du lien, de la solidarité. Nous y trouvons une diversité de boutiques à l’ambiance familiale et zen. Ici pour pas cher il est possible de se vêtir, à Banon ce sont carrément des caisses grand format dans lesquelles on peut en toute anonymat venir fouiller, ailleurs ce sont des commerces privilégiant le local, de saison, bio aussi mais pas que.

Nous y avons nos habitudes, à Reillanne comme à Banon… miel de l’apiculteur du coin, HE de Lavandin, produits des fermes et élevages… cela vient des environs immédiats. Certaines boutiques proposent aussi un petit coin détente avec possibilité de prendre son petit jus en lisant le journal sans parler des bistrots où tous âges confondus on peut refaire le monde.

Nous commençons la journée par Reillanne et la terminerons à Banon, passage à la librairie Le Bleuet oblige.

Entre ces deux visites nous avons visé Forcalquier et plus spécialement le site des Moures. Initialement nous aurions dû l’atteindre au cours d’une randonnée mais encore aurait-il fallu pouvoir garer le fourgon. Pas grand-chose de prévu pour stationner, à force de monter nous avons fini par atteindre le parking du site !

Nous avons donc exploré le coin en profondeur.

Il y a 25 millions d’années se trouvait en ces lieux un grand lac, entouré de montagnes et alimenté par un torrent charriant de nombreux sédiments. Des îlots de végétation constituaient un vaste herbier de plantes aquatiques et d’algues dans lesquelles les sédiments calcaires se sont incrustés.

Petit à petit, sous l’eau des rochers ont pris forme.

Puis a eu lieu le plissement alpin qui a entraîné d’importantes modifications géologiques, le lac, comblé par les sédiments, petit à petit a émergé à la surface, le socle rocheux a basculé et l’eau, l’air ont fait leur travail d’érosion.

Les sédiments les plus friables ont été emportés laissant apparaître les rochers nés de la calcification des plantes aquatiques et algues.

Ce que nous découvrons aujourd’hui !

Après nous en être mis plein les mirettes nous avons visé la Montagne de Lure, une grande déception finalement.

Certes la route est belle, la forêt également mais les deux arrêts que nous avons fait ne valaient pas le coup.

Le site de l’Abbaye Notre Dame de Lure est pourtant impressionnant, les tilleuls et le noyer centenaires sont absolument splendides mais l’abbaye est bien mal en point. Pour tout dire elle tombe en ruine et des barrières et rubalises empêchent d’en approcher. Les bâtiments annexes valent guère mieux.

Un affichage nous apprend qu’un programme de restauration est en cours… il y aurait urgence à faire quelque chose car si nous voulons bien croire que cet édifice a un passé vénérable, tumultueux également car elle a subi de nombreux « avatars » j’ai plutôt eu envie de déguerpir tant les énergies étaient plombantes.

Notre second arrêt fut pour la « station de Lure ». Il n’y a en fait rien !

Apparemment nous apercevons au moins une remontée mécanique mais le reste est sinistre. Quelle drôle d’idée d’installer à 1450 mètres d’altitude seulement une station de ski ! Quant aux bâtiments de la colonie de vacances de Istres, un vrai ravage ! L’un des bâtiments semble avoir en partie brûlé, l’autre à la toiture neuve a été saccagé, vandalisé.

Par qui ?

Pour quoi ?

C’est affligeant, démoralisant, nous sommes parties dare-dare et avons pris la route de Banon pour nous y ressourcer !

Nous avions vraiment le moral dans les chaussettes.

Bonne nuit et à demain !

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19 février 2024 1 19 /02 /février /2024 18:18

Acte III

La journée a été plutôt « tristoune ».

Commencée par un arrêt à Apt que nous connaissons pourtant de longue date, l’école maternelle de Malakoff où j’ai enseigné de longues années ayant pratiqué échanges et correspondance scolaire, nous n’y avons guère trainé.

Plutôt sale, des boui-bouis proposant des kebabs et embaumant le graillon, l’urbanisation est galopante et les constructions sans âme.

Nous y avons juste trouvé une excellent boulangerie et sa boulangère, fort sympathique, ainsi qu’une quincaillerie excellemment achalandée, seul bémol, la clim !

Elle brassait l’air avec virulence mais je n’ai pas réagi à temps… quelques minutes plus tard le nez me chatouillait, la gorge titillait… me voici avec un bon rhume ou similaire.

Et là que personne me dise que c’est le mental, ce n’est qu’après que j’ai fait le lien avec cet air désagréable dans le nez !!!

Nous avons alors opté pour un intermède culturel et décidé de visiter l’abbaye de Sénanque.

Ne souhaitant pas attendre une heure pour la visite guidée, nous avons choisi « l’histo-pad ». Une tablette numérique, en fait !

Plus chère que la visite guidée, le matériel a un coût, nous avons joué le jeu.

Pas simple !

Déjà, trouver les bornes pour télécharger le commentaire se rapportant au lieu, pas facile le site est en travaux cela ne fonctionne pas à tous les coups !

Ensuite chercher d’éventuels autres renseignements pour étoffer ce qui est dispensé, c’était plutôt soft.

Par ailleurs impossible d’accéder à certains lieux, toujours à cause des travaux.

Aucun renseignement concernant le passé historique de l’Abbaye, l’ordre religieux dont elle dépend… par contre nous avons bien compris qu’en ces lieux Dieu était omni-présent !

Le réfectoire où l’on se restaure en silence en écoutant les texte religieux pour être près de Dieu, la chapelle, où l’on prie et rend grâce à Dieu, le chauffoir où l’on recopiait les textes religieux pour s’imprégner de la grandeur de Dieu… le cloître pour méditer sur la parole de Dieu...

Je ne vais pas tout vous relater, je suppose que, comme nous, ce n’est pas un scoop que dans ce type de lieu on se consacre à Dieu !?

En fait à Sénanque, pour être juste, outre Dieu, le « commerce » est largement présent. D’abord grâce à la lavande présentée sous toutes ses formes ensuite par la littérature mais rien à voir avec la librairie Le Bleuet de Banon, non !

C’est très très religieux !

Nous avons quand même payé 17€ pour une visite d’à peine une demie heure !

Mais nous n’avons rien acheté ! Et toc !

Heureusement, il y a eu la halte ressourçante à Goult. Je ne vais pas revenir sur ce village y ayant consacré un article lors de notre précédent passage. Vous le trouverez ci-dessous avec tous les renseignements nécessaires.

http://histo-arts-de-brebis.over-blog.com/2022/02/carnet-de-voyage-en-provence-acte-ii.html

Ce village est un petit bijou doté en plus d’une aire de stationnement pour les camping-cars, gratuite, bucolique en plein village. Restaurants et boutiques ouvertes, le village n’est pas classé parmi les plus beaux villages de France, il le mériterait en tout cas.

A tout’

Dominique

 

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18 février 2024 7 18 /02 /février /2024 15:27

Nous quittons Bédoin pour l’ancienne capitale du Comtat Venaissin, Vénasque.

Installée au sommet d’une falaise abrupte, la ville a tout de la forteresse imprenable.

Le site, occupé sans relâche depuis le paléolithique, fut tour à tour sous la domination gauloise, romaine avant de devenir propriété des Comtes de Toulouse ?!

Vaincu en 1229 lors de la croisade contre les albigeois, le comte, de Toulouse donc, cède ses possessions qui reviennent après quelques péripéties au Comtat Venaissin.

État pontifical aux environs de 1309 jusqu’en 1378, les papes de Rome ayant préféré quitter leur cité du fait de l’insécurité qui y régnait pour s’installer en Avignon, le Comtat Venaissin perdurera comme entité indépendante jusqu’en 1791.

Pendant un certain temps le monde chrétien eut même 2 papes, l’un à Rome, l’autre en Avignon. Un troisième, jamais deux sans trois, s’installa à Pise.

Le grand bazar en somme.

Toujours est-il que c’est sous les recommandations d’un de ces papes d’Avignon que Vénasque fut dotée d’une nouvelle ceinture de remparts, encore en place aujourd’hui ils sont impressionnants. L'épaisseur des murs est stupéfiante.

Si la ville est sympathique, le bâti intéressant, nous avons quand même été déçues par le manque d’animation, pas un bistrot ouvert et aucun commerce « de bouche », nous ne parlerons pas du stationnement, heureusement que la fréquentation était moindre car le parking réservé aux « poids lourds » n’offre pas la possibilité de faire demi-tour alors que la traversée du village leur est interdite.

On bidouille !

Nous avons repris la route, renoncé à visiter La Roque-sous-Pernes faute de parking et sans une rencontre sympathique sans doute aurions nous zappé Saumane-de- Vaucluse où nous avons retrouvé nos premiers bories ! J’adore ces constructions de pierre sèche !

Nous avons fini notre journée à Fontaine-de-Vaucluse, une valeur sûre qui, en plus, nous a mis du baume au cœur. Alors qu’il y a deux ans, la résurgence qui alimente la Sorgue était vide, aujourd’hui l’eau débordait avec fracas.

Rien à voir avec ce que nous avions découvert alors et d’ailleurs installées pour la nuit en bord de La Sorgue, le vacarme de son cours s’est révélé limite angoissant.

Alors réjouissons nous, il a beaucoup plu en Lubéron et là où tout était plutôt sec comme chez nous, cela a reverdi !

Donc positivons, après la sécheresse, la pluie !!!

Outre sa résurgence célèbre, Fontaine de Vaucluse est connu pour avoir accueilli Pétrarque. Poète, humaniste et grand voyageur cet italien est à l’origine de la langue italienne « moderne » et de manière plus générale la valorisation de la langue « vulgaire ».

Entendons par là la langue parlée communément par la population. Il y a eu le Latin parlé par les lettrés puis grâce à des hommes tels que Pétrarque ou Boccace dont il était l’ami, par la suite l’émergence du français, de l’italien, du portugais, de l’espagnol, du roumain etc. Les langues latines pour faire bref.

La suite est à venir !

Dominique

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18 février 2024 7 18 /02 /février /2024 15:16

Acte I

En février, c'est un fait indiscutable nous piaffons, hâte de reprendre la route et souvent nous filons sur le Lubéron et les Alpes de haute Provence.

Notre point de chute pour ce premier jour fut Bédoin. Le village est fort vivant et admirablement situé au pied du Ventoux.

Ce mont est mythique pour nous et depuis notre enfance nous l'admirons tout en étant très impressionnées. C'est à la fois le souvenir de Daudet et de ses trois messes basses qui m'ont émue petite mais aussi celui de Tom Simpson mort lors de son ascension pendant le tour de France.

Bedoin s'est déplacé au pied de son castrum au fil du temps et a subi du fait des hommes de nombreux outrages, seul subsite à la partie sommitale une partie du cimetière planté en très beaux cèdres.

Pillé par les protestants en 1562, la Révolution Française lui donna le coup de grâce. L'église servie de prison, 200 personnes y furent incarcérés puis elle fut incendiée , un incendie qui ravagea ensuite ce village. Aujourd'hui l'atmosphère y est sereine, l'église émerge d'où que nous soyons.

Une jolie destination si vous ne connaissez pas d'autant que le coin pullule de belles randonnées et de jolis villages comme Beaumes de Venise. Du château il ne reste pas grand chose mais alentours de curieuses excavations ont été creusées dans des blocs de pierre qui affleurent un peu partout.

Petites chapelles, remises ou abris pastorales ou vignerons, il y en a pour tous les goûts. Ici la vigne est omniprésente, nous sommes dans le Gigondas.

J'adore les noms de vignobles, notre arrière grand père paternel était sommelier, m'habite t'il parfois ??Le village est très coloré et comme tout village qui respecte dans le coin tout en grimpette.

A demain

Dominique

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